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Santé : les raisons de la colère des corps communs
Publié dans El Watan le 19 - 04 - 2013

Quand vous lui demandez quel est son travail, Madjid répond : «Officiellement ou officieusement ? » Depuis 3 ans, l'homme de 49 ans supervise l'un des services de maintenance du chauffage central de l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger. Il organise les réparations, gère les tâches administratives quotidiennes du service, dirige une équipe. Sur le papier, Madjid est «agent vacataire», échelon 1. Le même statut depuis 11 ans. «J'ai travaillé dans le privé pendant 20 ans avant d'entrer à l'hôpital Mustapha. Mais comme je suis vacataire, mon expérience professionnelle précédente n'est pas prise en compte», explique-t-il.
Impossible de gagner des échelons et par conséquent d'espérer voir son salaire augmenter. Entre lui et un nouveau venu dans le service, la différence de salaires est infime. Avec son expérience et ses responsabilités, Madjid gagnerait environ 2000 DA de plus, «une somme qui pourrait améliorer le quotidien de ma famille». Son travail de chauffagiste implique de nombreuses responsabilités et des risques. «Dans un service comme la pneumologie, il y a des microbes, des virus, mais nous devons entrer pour faire en sorte que le chauffage fonctionne correctement.» Madjid est en grève depuis 2 semaines, comme la plupart de ses 1500 collègues des corps communs de la santé de l'hôpital Mustapha : du lundi au mercredi, renouvelable jusqu'à ce que le «ministère nous réponde».
Sur les tracts distribués par les grévistes, on a résumé les trois principales revendications : révision du statut particulier, généralisation de la prime de contagion à tous les membres des corps communs et titularisation des vacataires. Dans son bureau, Ahmed Terrak, le secrétaire général de la section syndicale des corps communs de l'hôpital Mustapha, énumère les injustices ressenties par les travailleurs des hôpitaux. «Les médecins, corps médical, comme les infirmiers, corps paramédical, touchent des primes de contagion. Cette prime doit être étendue à tous les travailleurs des hôpitaux. Un virus ne sélectionne pas votre profession avant de vous infecter !», explique-t-il. «Le ministère a refusé cette revendication, c'est ce qui a déclenché cette grève.»
Risque
En fait, Djamel Ould Abbès, l'ancien ministre de la Santé, avait donné son accord de principe aux travailleurs lors de leur première grève, il y a un an. Depuis, le nouveau ministre a refusé les demandes du syndicat : pas le même montant de prime pour tout le monde. «Nous sommes bien évidemment conscients qu'un chirurgien et un agent de sécurité ne prennent pas le même risque», mais une prime pour chacun, «parce que le risque existe pour tous». Si les corps communs demandent une amélioration de leur statut particulier, c'est parce que ce dernier leur est défavorable. Ni avancement ni promotion et des salaires trop bas. Ahmed Terrak est bientôt à la retraite.
Entré à l'hôpital en tant qu'agent en 1989, il travaillait au service financier. Après 10 ans, il a passé un examen professionnel et obtenu un poste d'agent administratif adjoint. Aujourd'hui, il espère encore pouvoir évoluer avant de partir à la retraite, mais pour ça, il a pris sur ses économies pour se payer une formation en informatique dans un institut privé. «Pour nous, les corps communs de la santé, il y a très peu de formations professionnelles dispensées par l'hôpital», regrette-t-il. Il estime qu'une augmentation de salaire est nécessaire. «Heureusement que ma femme travaille. Nous avons deux enfants. Chaque mois, nous avons de nouvelles petites dettes, surtout au moment des fêtes», sourit-il. Il affirme que ses collègues, parents de 5 ou 6 enfants, sont dans des situations encore plus précaires.
Statut
La situation est difficilement supportable pour les travailleurs. «Imaginez que lorsque vous arrivez aux urgences, la première personne que vous voyez, celle qui vous tend une fiche de renseignements, c'est un corps commun ! Sans nous le bloc opératoire ne fonctionne pas, la radiologie non plus !», s'emporte Ahmed. Mohamed Hadjad est également en colère. Informaticien au CHU de Tizi Ouzou, il fait partie des grévistes. «Certains d'entre nous ne gagnent que 9000 DA par mois. Comment voulez-vous vivre ? Et ceux qui sont payés 16 000 DA, alors que le SNMG est à 18 000 DA. Comment accepter ça ?» Il évoque les agents de sécurité, déclarés comme agents de service, qui n'ont aucune prime ni la possibilité de faire valoir leur expérience dans un prochain emploi. Il insiste sur les chauffeurs qui n'ont pas de statut. Et sur ces travailleurs qui, alors qu'ils ont la même fonction et les mêmes responsabilités, ont des salaires différents car leur niveau d'instruction n'est pas le même.
Plombiers, maçons, magasiniers, agents d'administration, ingénieurs, femmes de ménage, ils ont tous l'impression que la difficulté quotidienne de leur travail n'est pas reconnue. Mouloud est ambulancier, cet homme de 45 ans gagne 21 000 DA par mois, avec trois enfants à charge. «A la retraite, ce sera bien moins !» Il travaille tous les jours, mais en cas de problème, il faut rester jusqu'à la fin de la mission. Pas d'indemnités, mais une prime en cas «d'ordre de mission avec une distance à effectuer supérieure à 50 km». Titulaire à l'ESP de Bordj Menaïel (Boumerdès), il était aussi en grève ces deux dernières semaines, avec l'espoir que «les choses changent». Malgré l'accroissement des manifestations de tous bords, les travailleurs des corps communs restent déterminés.
«Ce n'est que notre deuxième grève, nous sommes motivés», lance un gréviste. Un responsable syndical laisse entendre que si rien ne bouge, la grève se durcira. Et du côté des patients ? «Les rendez-vous sont décalés, il y a un embouteillage monstre, mais le citoyen nous comprend», estime un agent administratif. «Nos revendications sont légitimes», martèle un autre. Mais Madjid, le responsable du service du chauffage central, est certain d'une chose : «Dans 8 mois, j'aurais l'âge de la retraite. Je partirai. Ils essayeront de me retenir, mais rien ne me fera rester !»


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