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Salah Aougrout : «La télévision doit passer à une phase qualitative»
Publié dans El Watan le 21 - 06 - 2013


– Où vous verra-t-on pendant le Ramadhan ?

On m'a proposé plusieurs travaux entre feuilletons et sitcom. J'ai dû faire un choix. Les télévisions privées telles que Chourouk TV, Atlas TV ou Ennahar TV m'ont fait des propositions. J'ai trouvé certaines idées de scénario faibles. J'ai l'impression qu'on veut faire un travail sans aucune préparation. Il n'y aura pas de suite à Djemaï Family ce Ramadhan (série diffusée par l'ENTV en deux saisons), le scénario n'a pas été préparé à temps. Comme les décors, il me semble. Djafar Kacem (réalisateur de la sitcom) m'a dit qu'il ne pourra pas tourner la nouvelle saison de Djemaï. Yahia Mouzahem (réalisateur de la série Saad El Gat, ndlr) m'a fait une offre en me donnant un scénario pour lecture. Il est le seul à l'avoir fait.

– Vous serez donc sur la nouvelle chaîne Atlas TV qui a été lancée cette semaine.

Oui. Il s'agit d'un feuilleton d'une quinzaine de minutes par épisode. Ce feuilleton, qui relève de la comédie dramatique, sera produit pour Atlas TV. Je dois jouer le rôle d'un directeur dans une dizaine d'épisodes. L'idée du feuilleton tourne autour de la critique de la bureaucratie. Un sujet assez consommé mais qui sera probablement traité d'une manière différente. Le tournage commencera à la fin du mois. J'espère qu'il y aura un bon casting, car je souhaite travailler avec des comédiens avec qui je peux avoir la réplique facile, bref, des professionnels.

– Vous êtes très critique avec le milieu artistique algérien.

Il existe aujourd'hui sur la scène, des personnes qui n'ont aucun rapport avec l'art. S'ajoutent à cela des scénarios faibles. Dans les cafés, les gens me font des propositions pour interpréter des rôles à la télévision ! Les gens ne perçoivent pas la difficulté du travail du comédien. Donc n'importe qui se voit comédien pour «passer» à la télé. Actuellement, les scénarios ne proposent pas de personnages assez compliqués, des rôles de composition pour les comédiens. Là où le jeu de caractère et d'expression est nécessaire. Il n'y a presque plus de caractère dans les personnages. Il n'y a que des paroles, des dialogues vides.

– Existe-t-il une crise de formation artistique en Algérie ?

La formation est nécessaire au-delà du talent dans l'écriture, le jeu ou la réalisation. Les scénaristes doivent se concentrer sur des thèmes qui intéressent la société. Des textes qui seront gardés en mémoire une fois mis en images. Malheureusement, nous n'avons laissé que peu de choses en matière de télévision et de cinéma aux prochaines générations. Il y a une quantité de films à jeter !

– Il y a aussi peut-être un problème avec les réalisateurs qui ne savent pas diriger les acteurs ?

Oui, certains réalisateurs auraient dû choisir la coiffure comme métier ! Je dirais même que ces gens-là voulaient être coiffeurs mais des conditions ont fait qu'ils soient passés derrière la caméra ! Il doit aussi exister des serveurs de café qui pourraient être de très bons réalisateurs, mais qui n'ont pas eu cette chance.

– Vous parlez souvent de monotonie.

Pas seulement. De fausses notes et de stress, aussi. Si j'étais caricaturiste, je dessinerai les gens qui marchent dans la rue. Les Algériens ont perdu le sourire ! Des toiles d'araignée ont été tissées autour des lèvres. Personne n'est à sa place en Algérie. Le sourire reviendra le jour où chacun se retrouvera à sa véritable place. On entend parfois parler de choses horribles, comme cette affaire d'organes vendus dans une clinique par un médecin. Dans le passé, le médecin était un modèle pour toute la société. La médecine, en tant que métier, a été dévalorisée. On peut étendre cela à d'autres professions comme celle de ministre. Certains d'entre eux sont assimilés au vol ! Il est temps de se réveiller et que chacun retrouve sa place réelle ! Il faut rompre avec la culture du dépannage. Que chacun fasse se métier comme il doit être fait et fournisse l'effort nécessaire pour cela.

– Cette situation n'est-elle pas la conséquence d'une société qui refuse d'être exigeante ?

Je ne le pense pas. Les jeunes Algériens sont aujourd'hui ouverts sur le monde grâce à Internet et à la télévision. Dans chaque foyer, il y a au moins un millier de chaînes de télévision. Les gens ont le choix. Les goûts ont évolué. Les Algériens, qui n'ont pas tous les moyens de s'exprimer, paraissent fatigués sur le plan intellectuel. Cette fatigue est née d'un cumul de mensonges et de promesses non tenues.

– Quelque part les artistes sont également responsables.

Je suis d'accord dans la mesure où certains ne sont pas sérieux dans leur travail. Quand on se moque des gens, on doit payer la facture un jour ou l'autre. Si on n'est pas apte à être artiste, il est préférable de changer de métier. Les artistes ne se remettent pas en cause, nous sommes installés dans une certaine facilité. Ils veulent expédier, liquider ce qu'ils entreprennent. Il y a de la pollution. Les gens qui sont corrects et respectables paraissent presque anormaux dans l'Algérie d'aujourd'hui. C'est inquiétant ! L'Algérie a besoin d'hommes. Nous avons tous besoin d'abandonner un certain sentiment d'égoïsme et d'individualisme. Des héritiers s'entre-tuent aujourd'hui pour le partage de ce que leur ont laissé leurs parents. Les valeurs ont beaucoup changé.

– Salah Aougrout reviendra-t-il au cinéma ?

Okacha Touita m'a proposé un rôle intéressant dans son prochain film, Opération Maillot. Il s'agit d'un personnage historique. J'ai lu le scénario, un texte bien élaboré. Et puis Okacha Touita est un professionnel. Djamel Bensalah, un jeune cinéaste qui vit en France, m'a également contacté pour un rôle dans son prochain long métrage, Mon capitaine. Je n'ai pas joué dans un film depuis Mel Watni (le rôle d'un fou dans un drame social réalisé par Fatima Belhadj, ndlr). J'ai eu également une expérience cinématographique avec Yahia Deboub dans Les résistants. Le cinéma m'intéresse beaucoup. Je suis un comédien quelque peu discret, mais je sais que je peux apporter une certaine contribution au cinéma en Algérie. Je peux passer facilement de la comédie à la tragédie. Les téléspectateurs s'habituent parfois à un acteur comique. Ils pensent qu'il ne peut pas interpréter un rôle dramatique. C'est une fausse certitude.

– Qu'en est-il du théâtre ?

J'aime beaucoup le théâtre mais je m'en suis éloigné. Je suis un peu lassé. Il n'existe pas à mes yeux d'environnement culturel réel qui permet de faire ce qu'on veut. Aujourd'hui, une pièce de théâtre ou un monologue revient à traîner une montagne ! Les artistes n'ont pas d'endroit où ils peuvent se retrouver et discuter. C'est dommage. A Blida, par exemple, il n'existe aucun climat culturel, aucun lieu artistique où l'on peut parler de mon travail. Je rencontre des amis, mais qui sont loin du milieu artistique. Je vis dans une routine qui commence à m'étouffer. Cela dit, je vis avec les gens, je prends le bus, le train. Je ne me coupe jamais de la société où je vis. J'écoute aussi beaucoup les gens parler de leurs préoccupations, faire des confessions. Parfois, je joue le rôle du juge, du psychologue, du père… A travers l'art, on peut rendre l'espoir aux gens. Les Algériens sont trop éparpillés. Je ne vois sincèrement pas encore qui peut nous fédérer. Dans les foyers, chacun s'isole avec son écran, sa série télévisée, son film ou son site internet. Du coup, le lendemain, on n'a presque rien à se dire !

– Ce n'est pas le cas pour le Ramadhan, après le f'tour !

C'est vrai ! Pour ma part, je regarde l'ENTV et aucune autre chaîne, car j'aime bien suivre notre production nationale pendant le Ramadhan. C'est une vieille habitude que je n'ai pas envie de changer.

– Que pensez-vous justement des feuilletons et séries algériens ?

Il leur manque du fond. Parfois, je ne comprends même pas de quoi «ça» parle, ça n'a ni queue ni tête ! On assiste à une diarrhée verbale, pas plus. J'ai l'impression qu'on nous prend pour une bande de tarés ! Je crois que le moment est venu de faire le tri. Plus question de faire dans le sentiment. La télévision doit passer à une phase qualitative dans ce qu'elle diffuse.


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