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Situation en Egypte : la rue dicte sa loi
Publié dans El Watan le 08 - 07 - 2013


Le Caire (Egypte)
De notre correspondante
Le retour en force de l'ancien patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), prix Nobel de la paix et farouche opposant à Hosni Moubarak, Mohamed El Baradei, plonge l'Egypte dans une nouvelle crise. Son éventuelle nomination à la tête du gouvernement déclenche de vives tensions entre partisans et opposants au régime de transition qui se met progressivement en place en Egypte suite au renversement du président islamiste Mohamed Morsi.
Le choix d'El Baradei a été fortement soutenu par le mouvement Tamarod (rébellion) à l'origine de la campagne de mobilisation qui a récolté plus de 22 millions de signatures, et les manifestations massives à travers l'Egypte qui ont conduit à l'éviction de Mohamed Morsi. Rentré en Egypte en 2010 après une carrière internationale, il avait soutenu le soulèvement populaire qui avait chassé Hosni Moubarak du pouvoir en 2011 et avait ensuite réclamé le départ de Mohamed Morsi. C'est aux côtés de Mohamed El Baradei, du chef du parti salafiste et de représentants de Tamarod, entre autres, que le chef de l'armée, le général Abdelfattah Al Sissi, avait annoncé mercredi soir le coup militaire et l'éviction de Mohamed Morsi, remplacé dès le lendemain par M. Mansour, président de la Haute Cour constitutionnelle.
Division et mécontentement
Le choix d'El Baradei s'est clairement heurté aux réserves du parti salafiste Al Nour, deuxième organisation islamiste la plus influente en Egypte après les Frères musulmans. Al Nour prend actuellement part à des négociations sur la composition du futur gouvernement aux côtés d'une coalition composée principalement de mouvements laïques. «Nous somme en deuxième phase des négociations et je rappelle que notre parti n'a aucune intention politique dans ce nouveau gouvernement. Pour le moment, l'action la plus importante à prendre dans la situation actuelle est celle de choisir un bon technocrate pour gérer le gouvernement de transition et résoudre la crise économique et sécuritaire dans le pays», a déclaré à El Watan Nader Bakkar, porte-parole du parti Al Nour.
Le représentant du parti salafiste ajoutera : «On a clairement dit aux autres parties en négociations que Mohamed El Baradei n'est pas le candidat approprié. Il était en compétition avec le Front pour la liberté et la justice. Si nous le choisissons à ce moment précis, nous n'arriverons jamais à convaincre les gens que l'éviction de Morsi était le résultat d'un coup d'Etat orchestré par l'armée.» Des noms tels que Hicham Ramez (ex-gouverneur adjoint de la Banque centrale égyptienne), Ahmad Darwish (ministre égyptien du Développement administratif) ou encore Mohamed Al Arian (PDG de Pimco, grande boîte de gestion et investissements) ont été suggérés, selon Nader Bakkar, comme candidats potentiels pour diriger le gouvernement, expliquant qu'ils seront capables de gérer la transition économique d'une façon remarquable.
Néanmoins, le parti Al Nour a été fortement critiqué par les mouvements islamistes en Egypte. Certains sont allés même jusqu'à l'accuser de trahison pour avoir apporté son soutien à la feuille de route proposée par l'armée pour conduire la transition politique en Egypte. «Prendre part à ces négociations n'était pas une tâche facile, mais nous sommes très convaincus de notre choix et toute décision a un prix, à mon avis. Nous considérons l'éviction de Morsi comme un résultat de la volonté du peuple et non un coup d'Etat militaire. Et de ce fait, j'estime que la nomination d'El Baradei viole la feuille de route qui a fait l'objet d'un accord entre les différents pouvoirs politiques et nationaux et le général Abdelfattah Al Sissi», explique Ahmed Khalil, vice-président du parti salafiste.
Le mouvement Tamarod, celui du 6 avril et d'autres mouvements libéraux ont, quant à eux, exprimé leur mécontentement et ont dit refuser un tout autre candidat à la tête du gouvernement de transition. Pour sa part, Adly Mansour, président par intérim, a, quant à lui, déclaré à la presse égyptienne, ce matin, qu'il n'avait pas pris de décision, même si le choix d'El Baradei semblait «le plus logique». Les nouvelles autorités égyptiennes semblent craindre de perdre le soutien des salafistes, au moment où partisans et opposants du président islamiste déchu Mohamed Morsi se mobilisent dans la rue, de plus en plus.
Grand favori de Washington
Dès cette annonce, des membres des Frères musulmans ont, sans surprise, rejeté cette nomination, estimant qu'il s'agissait d'un «choix de Washington». Mais Washington s'en défend. Le président américain, Barack Obama, «a répété que les Etats-Unis ne soutiennent aucun groupe égyptien particulier», a indiqué Washington. Après avoir évincé le président islamiste en arguant qu'il n'était pas à même de régler la crise politique, l'armée et les nouvelles autorités ont lancé une campagne ciblant les Frères musulmans arrivés au pouvoir avec l'élection de M. Morsi après avoir été interdits pendant 30 ans de régime Moubarak. Mohamed Morsi, accusé par ses détracteurs d'accaparer le pouvoir, est détenu par l'armée. Le guide suprême de la confrérie, Mohamed Badie, est sous le coup, avec huit autres chefs des Frères musulmans, d'une accusation d'«incitation au meurtre».
Le n°2 de la confrérie, Khairat Al Chater, a été arrêté. Selon le chercheur et analyste Stanley Kurtz, «le choix de Mohamed El Baradei semble logique et judicieux». Néanmoins, il émettra une réserve sur le cas de l'ancien responsable de l'AIEA. «El Baradei est une personnalité publique très à l'aise avec l'Occident, ce qui lui vaudra sûrement une assistance de leur part. Mais d'un autre côté, il faut savoir que cette nomination à la tête du gouvernement risque de susciter une très grande colère dans les milieux islamistes en Egypte et pourrait ouvrir une nouvelle porte aux violences. L'armée désignera quelqu'un qui servira de leader pour la stabilité que Mohamed Morsi et son gouvernement avait échoué à apporter après une année au pouvoir», a néanmoins expliqué à El Watan M. Kurtz. Shadi Hamid, expert du de l'Egypte à l'institut Brookings à Doha, soutient aussi qu'«El Baradei est en quelque sorte le libéral ultime en Egypte». «Il a une relation très antagoniste avec les Frères musulmans, ce qui ne prédit pas une bonne intégration de ce mouvement politique dans le cas où El Baradei tiendra la tête du gouvernement de transition», a-t-il ajouté. Il semble que les partis islamistes ne feront jamais confiance à l'ex-patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique malgré ses promesses d'intégrer toutes les fractions politiques du pays. Ils voient toujours en lui un fort allié des Etats-Unis qui est susceptible de ruiner le projet islamique que la confrérie des Frères musulmans s'est attelée à appliquer depuis l'arrivée de Mohamed Morsi au pouvoir, et cela après 80 ans de lutte politique.
Des heurts à répétition
Malgré leurs altercations violentes depuis le 30 juin et dans leur épreuve de force avec les forces armées égyptiennes, les islamistes continuent d'insister sur le caractère «pacifiste» de leurs manifestations et multiplient les appels à la mobilisation. Ils se disent être victimes des intimidations et des provocations de l'armée et des opposants de Mohamed Morsi. Mais des résidents de plusieurs quartiers du Caire affirment avoir vu leurs partisans armés de sabres, de bâtons et d'armes automatiques lors d'une nuit marquée par de graves violences.
Les Frères musulmans, cibles d'une campagne de répression des nouvelles autorités, ont de leur côté appelé à protester «par millions» contre «l'Etat policier» instauré après le «coup d'Etat militaire» qui a déchu le premier président élu via des élections démocratiques en Egypte. Ils ont promis de rester dans les rues pour défendre la légitimité des urnes et permettre le retour de Mohamed Morsi. De son côté, l'influent prédicateur Youssef Al Qaradaoui, mentor des Frères musulmans dont est issu M. Morsi, a déclaré «nulle et non avenue» sa destitution dans une fatwa.Les accès à la place Tahrir demeurent toujours contrôlés par des anti-Morsi armés de bâton. Ils avaient été rejoints par d'autres groupes en prévision des marches d'hier soir.
Les opposants à l'ancien président islamiste comptaient se rassembler comme à leur habitude sur la place Tahrir, dans le centre, tandis que le camp de Mohamed Morsi occupe déjà depuis plusieurs jours les abords de l'université du Caire, dans le quartier de Guizeh et une grande place devant une mosquée de Nasr City, un faubourg de la capitale. C'est là où des séances de prière collectives ont lieu pour quatre de leurs partisans tués vendredi lors d'une fusillade devant le siège de la Garde républicaine. De grandes manifestations massives opposant pro et anti-Morsi étaient prévues hier soir, notamment au Caire où l'armée est déployée en force pour tenter de prévenir de nouveaux affrontements.
Les clashs continuent dans tout le pays, plus particulièrement à Alexandrie et dans le Nord-Sinaï près de la ville d'El Arich. Un pipeline acheminant du gaz vers la Jordanie a été la cible d'un attentat à la bombe tôt hier matin, pour la première fois depuis près d'un an, ont indiqué des témoins à la presse. Cet attentat a eu pour effet d'alimenter des violences qui ont déjà fait 37 morts en 24 heures. C'est donc dans un climat très instable que s'opère la transition en Egypte.


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