C'était un tueur froid. Il torturait les militants du FLN pour leurs arracher les informations, quitte à passer à l'acte fatal. « On m'avait appris à tuer sans laisser de traces, à être indifférent à ma souffrance et à celle des autres. Tout cela pour la France », écrit-il dans son ouvrage. Ce n'est qu'en 1955 qu'il torture pour la 1ère fois un suspect algérien arrêté jusqu'à sa mort. « Si j'ai regretté quelque chose indique-t-il, c'est qu'il n'ait pas parlé avant de mourir », déclare le barbouze à l'œil gauche abimé. Le Général Massu a bien couvert Aussaresses, quand il l'avait chargé de s'occuper des héros algériens, Boumendjel Ali et Larbi Ben M'Hidi. En torturant les militants nationalistes algériens, le Général Aussaresses n'a fait qu'obéir aux ordres de sa tutelle. « S'il fallait le refaire, je le referais », a-t-il précisé. Contacté par nos soins pour réagir à la nouvelle de la mort de Aussaresses, l'un des tortionnaires français, la moudjahida Louisa Ighilahriz qui avait subi les tortures durant la guerre de libération nationale déclare: « la repentance ; nous avons toujours attendu quelqu'un pour reconnaître la pratique de la torture et les crimes commis par ces individus en Algérie, en vain nous dit-elle. Aussaresses est mort en ne regrettant jamais ce qu'il avait fait subir aux très nombreux algériennes et algériens, Bigeard est mort aussi sans reconnaître les tortures enchaine-t-elle. Aussaresses reconnaît sans regret et Bigeard nie totalement les méfaits du colonialisme, entre ces deux là, il y a toujours le pire, ils sont tous pires indique-t-elle, le seul Général français qui avait courageusement reconnu la torture, c'est Mr. De Bollardière, voyez-vous ce qui s'est passé ensuite, il avait payé chèrement son courage », conclut-elle.