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L'Espagne s'installe dans une nouvelle ère
Publié dans El Watan le 22 - 06 - 2014


Valence (Espagne)
De notre correspondant
C'est une page de l'histoire de l'Espagne qui se tourne. La tâche du nouveau roi est lourde. Juan Carlos lègue à son fils la délicate mission de rénover une monarchie discréditée et préserver une unité nationale malmenée par le sentiment indépendantiste en Catalogne et au Pays basque. Les défis qui l'attendent sont multiples. Bien que le nouveau roi d'Espagne soit réputé sérieux avec un parcours sans faute, sa succession est délicate après les différents scandales qui ont éclaboussé la famille royale.
Devant quelque 160 invités, appuyé sur une béquille, Juan Carlos a traversé l'imposante salle des colonnes pour aller signer la loi mettant un terme à près de 39 ans de règne, qui ont vu l'Espagne passer de la dictature franquiste à la démocratie. L'ambiance était cérémoniale dans la salle des colonnes du palais royal de Madrid pour l´ultime dernière fête officielle de Juan Carlos. Retenant ses larmes, appuyé sur une béquille, le roi était en costume civil et cravate rose. Il est ensuite allé retrouver la famille royale, embrassant son épouse, Sofia, et prenant son fils dans les bras pour une longue embrassade.
Sous des applaudissements nourris, Juan Carlos a ensuite changé de siège avec Felipe, symbole de ce passage de témoin inédit depuis le début de la démocratie espagnole, en 1978. Pendant toute la cérémonie, sa belle-fille Letizia, qui devient, à 41 ans, la première reine d'Espagne à ne pas avoir de sang royal, n'a pas quitté des yeux, le regard amusé, ses deux petites filles, Leonor, huit ans, nouvelle princesse des Asturies, et sa sœur Sofia, sept ans.
Les Espagnols attendent tout de lui
Le couronnement du roi Felipe sera suivi de près par ses contradicteurs. Ses premiers pas seront déterminants. La majorité des citoyens savent qu'une République ne changera pas leur condition de vie quotidienne qui se dégrade de jour en jour. Felipe a néanmoins une excellente préparation. Le nouveau roi est, il faut l'avouer, extrêmement bien formé. Il a fréquenté les plus prestigieuses universités d'Europe et est fin connaisseur des enjeux nationaux, européens et mondiaux.
Il appartiendra à Felipe de donner l'exemple et de prendre les bonnes décisions, d'unir, comme son père l'a fait dans un contexte différent, et à la rue de faire pression pour imposer les choix de la majorité. «Je jure de remplir fidèlement mes fonctions, de respecter et faire respecter la Constitution et les lois et de respecter les droits des citoyens et des régions autonomes», a déclaré le nouveau roi, sous les applaudissements nourris des députés et sénateurs réunis au Congrès. Le nouveau roi a également rendu hommage à son père, dont le «règne exceptionnel devient aujourd'hui partie de notre histoire, avec un héritage exceptionnel», a ajouté le roi, Felipe VI.
Madrid, pour accueillir son nouveau roi, s'est parée de milliers de fleurs et de drapeaux espagnols rouge et or, un décor éclipsant les manifestations républicaines qui avaient suivi l'annonce, le 2 juin, de l'abdication de Juan Carlos et les voix, minoritaires, qui réclamaient au Parlement un référendum sur l'avenir de la monarchie.
Felipe VI, nouveau roi d'Espagne depuis minuit jeudi, a prêté serment au Parlement, jurant fidélité à la Constitution de 1978, socle fondateur de la démocratie espagnole. Dans la matinée, il a reçu des mains de son père, Juan Carlos, la ceinture de soie rouge de capitaine général des armées, coup d'envoi des cérémonies de sa proclamation.
Capitaine général des armées
Une cérémonie a eu lieu devant les députés et sénateurs réunis. Le nouveau roi était en uniforme militaire. Rompant avec la tradition catholique, la journée était exclusivement laïque. Après avoir prononcé son premier discours de roi et présidé un défilé militaire aux portes du Congrès des députés, Felipe et Letizia ont parcouru en voiture le centre-ville, spécialement réservé en leur honneur. 16 000 fleurs et des centaines de drapeaux rouge et or décoraient les avenues de Madrid, 10 000 fanions ont été distribués aux taxis et bus. «Vive le roi et la reine !», criaient des groupes de Madrilènes massés dès le matin sur les balcons et le long des avenues au passage du cortège royal.
Juan Carlos, une fin de règne entachée par les scandales
Pour ce qui des challenges immédiats du nouveau monarque, la situation paraît claire. Ces dernières années, l'image du roi n'a cessé de se dégrader. Affaibli par des ennuis de santé, le roi Juan Carlos a été en effet usé par les scandales. L'extrême gauche a toujours contesté ce système considéré comme non démocratique. La crise financière a marqué un réel tournant, une partie non négligeable de la population commence elle aussi à exprimer son mécontentement à travers les médias. Le roi Felipe aura donc, entre autre, pour mission de redorer l'image d'une monarchie discréditée. Juan Carlos perçoit plus de 250 000 euros par an, soit cinq fois plus que le chef du gouvernement, malgré des responsabilités moindres.
Bien qu'approuvé en début de règne par référendum, ce train de vie fait de plus en plus débat dans un pays où le chômage est le plus élevé de l'Union européenne (25,8% en janvier 2014). Choisi dès 1969 par le dictateur Francisco Franco, le roi était monté sur le trône deux jours après sa mort, le 22 novembre 1975. Le roi, au pouvoir depuis 39 ans, est qualifié par certains de dictateur alors qu'inégalités sociales et pauvreté augmentent. Au centre de multiples scandales de corruption (affaire Noos : 6,5 millions d'euros de détournement de fonds publics), et financiers (nombreux comptes en Suisse), l'opacité des dépenses de la famille royale passe désormais très mal. Ce qui ne facilitera pas la tâche au roi Felipe VI.


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