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«Le MCA a perdu son âme et ses repères»
Publié dans El Watan le 18 - 12 - 2014

Dans le milieu passionné, passionnel et tourmenté du Mouloudia, la démission d'un membre important du conseil d'administration, l'ancien capitaine du Doyen, est venue encore compliquer les choses. La rumeur s'est saisie de ce fait pour en faire tout un plat en expliquant ce départ, dû selon certains à l'intransigeance du président qui n'aurait pas accédé au vœu de Bachi de voyager avec l'équipe en Espagne ; selon d'autres, Zoubir aurait mal pris l'éventuelle venue de Serrar qui briguerait le poste de manager général du Doyen.
Ces rumeurs font sourire Bachi qui ne se voit pas quémander un voyage : «J'en ai largement les moyens et ce serait mesquin de ma part de solliciter le club pour cela.» Quant à Serrar, Bachi n'a pas souvenir que son cas a été posé un jour au conseil d'administration du club. Plus sérieusement et cela transparaît dans ses propos, ce départ, expérience inaboutie, est vécu comme une profonde frustration. La posture du club l'attriste, mais il ne jette l'anathème sur personne, car il ne s'est pas trompé de colère.
C'est lorsqu'il revisite les différentes étapes de sa carrière qui couvre deux décennies que Bachi est le plus saisissant : «J'ai été fidèle à moi-même et à mes convictions, et c'est peut-être cela l'honneur de ma vie.»
Plutôt du genre taiseux, Zoubir se lâche quand il s'agit de foot, de surcroît lorsque l'entretien bifurque sur l'état lamentable de son club de toujours, le Mouloudia.
Débuts à El Biar
Pas du tout le genre à se noyer dans le bavardage et la gesticulation, ce qui à l'évidence a été pris pour de la faiblesse par ses contempteurs. La mode étant au populisme et à la démagogie. La vie a calibré Zoubir pour atterrir au MCA, l'un des prestigieux clubs d'Algérie, mais qui n'en est pas moins un géant aux pieds d'argile. Alors, c'est quoi cette démission ? La question lui fait lever les yeux au ciel. «En mon âme et conscience et malgré le fait que je suis ancien joueur avec un vécu et une expérience non négligeables, j'estimais que je n'étais pas utile. J'ai remis en cause mon rôle au sein du conseil d'administration. J'ai donné des avis qui n'ont pas été pris en compte. Et comme le club traverse une crise assez aiguë, je n'ai pas envie d'en rajouter.» «Depuis la réforme sportive de 1977, le MC Alger a perdu ses repères et son âme», explique-il. «En 1976, le club crée l'exploit en remportant un triplé historique — coupe, championnat et coupe d'Afrique des clubs champions. L'année d'après, le club se retrouve dirigé par un staff qui n'avait pas le profil pour prendre en charge un club d'une telle envergure. C'est une décision qui devait grandement porter préjudice au développement du Mouloudia, soumis par ailleurs à une forte pression. Il n'y a pas eu de continuité.
C'est le résultat d'une démarche qui perdure depuis des décennies. Pis, le club est passé entre les mains de gens qui se sont servis du MCA comme tremplin pour fructifier leurs affaires et non pour aider à son épanouissement. Cela dure depuis que Sonatrach s'est débarrassée d'une manière non conforme ni à la règlementation, ni au respect de l'éthique, du sigle et des couleurs en 1988. La famille mouloudéenne n'a pas été conviée à la récupération de ce sigle et l'assemblée générale était amputée d'une grande majorité d'authentiques Mouloudéens au profit de gens qui n'avaient rien à voir avec le Mouloudia. Donc, le problème est un problème de légitimité. A partir du moment où il y a eu une rupture il y a 40 ans avec l'environnement naturel du club, s'est posé le problème de leadership du club qui, hélas, en a lourdement subi les conséquences», constate l'ancien leader de l'équipe.
Zoubir, qui n'a plus tout à fait la silhouette de ses 20 ans, en garde malgré tout l'élégance. Dans ses propos mesurés, on sent qu'il ne veut ni blesser, ni attenter à quiconque.«Lorsque j'ai été contacté par le P-DG de Sonatrach de l'époque, M. Zerguine en l'occurrence, après le sacre de la coupe d'Algérie, en 2013, j'estimais que c'était pour moi un honneur d'être sollicité en tant qu'ancien joueur. Il était de mon devoir d'y répondre favorablement, ce que j'ai fait. Je me suis aperçu pendant plusieurs réunions que mon rôle au sein du conseil était purement formel. Les décisions importantes étaient prises sans moi. Par exemple, je n'ai pas été informé du recrutement et du choix de Charef et de son staff et des larges prérogatives qui lui ont été accordées dès son installation. Malgré cela, je n'ai pas voulu faire de vagues pour préserver l'équilibre du groupe.»
Au creux de la vague
Bref, Bachi estime se sentir de trop, alors il a quitté la table prenant à son compte cette maxime de Descartes. «C'est proprement ne valoir rien que de n'être utile à personne.»Considérant qu'on a perdu bien peu quand on garde l'honneur ! Y a-t-il espoir de voir un sursaut pour ne pas dire un sauvetage du club ? «Cela dépendra de la réaction des joueurs qui se retrouvent au pied du mur. C'est à eux de trouver l'énergie nécessaire et la volonté pour sortir de cette impasse. Les responsables se démènent comme ils peuvent et essaient de faire ce qui, à leurs yeux, est susceptible de déclencher le déclic, mais comme je l'ai dit, le dernier mot revient toujours aux joueurs.»
Choyés, sécurisés sur le plan pécuniaire, les joueurs jouissent d'une stabilité certaine que beaucoup leur envient. La notoriété du club qui ne la tient pas seulement de ses titres et de son droit d'aînesse étant le doyen, mais aussi de sa garde rapprochée, assurée par la plus grande entreprise nationale qui fait jaser dans les chaumières des autres clubs, font que le MCA est un club pas comme les autres. Même sa mauvaise passe actuelle si elle chagrine ses fans, intrigue les plus irréductibles.
L'euphorie de la coupe d'Afrique
Est-ce que l'environnement du club n'y est-il pas pour quelque chose ? «Peut-être, s'interroge Bachi, qui met aussi en avant le rôle néfaste d'une certaine presse qui ne s'est pas contentée de rester dans son rôle d'informer, mais est allée au-delà en s'immisçant dans les affaires internes du club, créant parfois des situations troubles. Tout se sait, même ce qui est censé être du domaine du secret. Certaines décisions prises au conseil n'ayant même pas franchi la salle de réunion qu'elles sont colportées à l'extérieur», révèle l'ancien capitaine qui ajoute qu'«il est inconcevable que certains extrapolent autour de déclarations supposées ou avérées de joueurs et de dirigeants en ajoutant une couche à la polémique, cela crée un malaise et n'est pas très bon pour la stabilité de l'équipe.»
Plus généralement, Bachi qui fonde des espoirs sur notre équipe nationale, n'en émet pas moins des réserves sur le «pourvoyeur» de cette équipe. «L'équipe nationale ne reflète pas le niveau du football en Algérie dont les responsables ont opté pour la constitution d'une formation composée quasiment de joueurs algériens évoluant à l'étranger. C'est peut-être une solution de rechange puisqu'il n'y a pas pour le moment d'alternative sérieuse», admet Bachi qui ajoute que «la formation au niveau de nos clubs est pratiquement absente, sans parler des jeunes catégories délaissées par leurs dirigeants, obnubilés par le résultat immédiat et son corollaire, le maintien des responsables en place pour perpétuer leur pouvoir. On est en train de vivre un simulacre de mauvaise copie», soutient-il.
Pour lui, «le professionnalisme reste au stade de simple slogan avec lequel certains se gargarisent. On en est loin, car le professionnalisme ne se décrète pas. Il faut créer les bases en s'appuyant sur une organisation impeccable, tant au plan des mentalités, des infrastructures ou de la gestion. Comme tout le monde le sait, ce n'est pas le cas chez nous où c'est plutôt le bricolage qui prime. La situation frôle l'anarchie. Les institutions chargées du contrôle et du respect de la réglementation s'en accommodent malheureusement.»
Bachi, avec une brochette de joueurs, aura su allier sport et études. «Maintenant, c'est impossible. Si on fait des statistiques, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup qui mènent de concert une carrière sportive et universitaire. A notre époque, c'était possible car le rythme des entraînements (2 fois par semaine entre midi et quatorze heures) le permettait. On peut citer les Aïssaoui, Fergani, Abdouche, Atoui, Lalla, des joueurs brillants qui ont réussi leur carrière professionnelle ! La décision de la limite d'âge de ne pas s'expatrier nous a coupé les jambes. On était des retraités bien avant l'heure. C'était un beau gâchis. C'était, faut-il le préciser, des décisions arbitraires qui n'avaient rien à voir avec le sport !»
Bachi avait été convoqué pour la première fois au MCA à 17 ans. «A Aïn M'lila, je n'ai pas joué, mais Omar Betrouni si, il a reçu un caillou sur la tête pendant le match, ironise-t-il. Moi, je n'ai commencé à jouer qu'à la phase retour.» C'était l'année où le MCA avait rétrogradé par décision du ministre chargé des Sports après les échauffourées contre le MCO. «J'ai joué mon premier match seniors contre l'OMR avec comme entraîneur Omar Hahad. On a accédé cette saison-là ; je me rappelle que les dirigeants avaient décidé de mettre dans le bain des jeunes : Betrouni, Maloufi, Zenir, Amrous, Bachta… Puis, ce fut l'ère Khabatou, l'entraîneur qui m'a le plus marqué car il a toujours été en avance sur son temps. Il avait le souci de former et voyait toujours loin.»
Bachi garde dans un coin de sa mémoire le triomphe de la coupe d'Afrique en 1976, «aboutissement de toute une carrière.» Le plus mauvais souvenir ? «Paradoxalement, ce sont les deux titres que nous avions remportés sous la bannière du… MPA après la réforme dans l'indifférence quasi totale du public et de la direction du club. Cela m'avait grandement choqué à l'époque ! C'était comme une greffe qui n'a pas pris, une sorte de rejet de la part de ceux qui se sont indûment accaparés du club. Je l'ai ressenti comme cela. Mais je reste toujours un fidèle supporter, un fervent Mouloudéen ! Ça me collera à la peau jusqu'à la fin de ma vie. Il est de l'intérêt du MCA de tout faire pour ne pas l'enfoncer davantage. Je dis cela sans vouloir me disculper.»
Adepte du grand large
Bachi est père de deux filles et un garçon, ce dernier a fait des études en chirurgie cardio-vasculaire et effectue son service à Tamanrasset. Sa fille a été championne d'Algérie de tennis. «Elle l'a pratiqué pour son propre plaisir dans les jeunes catégories. Elle a fait le choix des études». Nous ne pouvions nous quitter après ce passionnant face-à-face sans évoquer l'autre passion de Zoubir : la mer. «Après le foot, c'est en effet la grande bleue qui m'attire et me fascine. Peut-être cela est-il dû à mes origines de Dellys et à mon père, Ahmed, qui était un pêcheur à Ras El Moul. Tous les week-ends, j'allais avec lui ; cette passion m'a poursuivi jusqu'à ma retraite. J'ai acheté un petit bateau et lorsqu'il fait beau je vais me ressourcer au large, loin des fureurs, des rumeurs de la ville et de la foule déchaînée…». Un climat apaisé dont le MCA a grandement besoin par les mauvais temps qui courent…


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