Voulez-vous, vous présenter à nos lecteurs ? Riad dit «Farès», fils de Toufik Belkheir détenteur d'une coupe d'Algérie en 1967 et du 1er doublé décroché par l'ESS en 1968. Détenteur d'un Master en sciences techniques et des activités physiques et sportives (université d'Amiens), d'un diplôme de dopage et de médecine du sports (La pitié-Salpetrière-Paris), d'un diplôme Européen en préparation physique (Lyon), et d'un autre diplôme universitaire en préparation physique –option sports collectifs (Lille). J'ai une licence d'entraineur UEFA (C et B), et une CAF (B). Je compte obtenir la CAF(A) en juin. J'ai en outre fait des stages à l'inter de milan, à la Juventus, à Anderlecht, au PSG, à Lausanne et à Auxerre. J'ai travaillé à Noisey- le sec, à Villemomble (club de CFA) et à Amiens. Je suis revenu à Sétif avec une expérience de 10 ans. Qu'avez –vous fait pour que vos joueurs puissent garder la forme physique, 11 mois durant ? On a appliqué pour la première fois en Algérie, la préparation athlétique intégrée ou la méthode d'entraînement d'intermittents. Celle-ci consiste à boucler les séances d'entraînements par des courses de 30 à 5 secondes. On a aussi introduit la prévention dans l'échauffement, en faisant de sorte que le muscle soit apte à un effort soutenu. On a pu par ailleurs inculquer aux joueurs qui ont pleinement adhéré, la devise « on joue comme on s'entraîne ». Notre démarche a été en outre confortée par un travail individuel et par poste. Disputer 54 rencontres, toutes compétitions confondues n'a pas été une simple sinécure, non ? En plus du travail sur le terrain, on a beaucoup misé sur la préparation mentale individuelle et collective. Je ne vous cache pas qu'on a déployé de gros efforts dans la gestion des émotions du groupe. Ce n'est pas du tout évident de gérer les lendemains d'une consécration en ligue des champions ou d'une élimination en demi-finale de coupe d'Algérie. Qu'avez-vous fait pour que les joueurs gardent la tête sur les épaules ? Après la consécration en ligue des champions on a mis garde nos joueurs qui ont compris et bien saisi le message. L'élimination en coupe d'Algérie a été suivie par un immense travail ludique et beaucoup d'exercices de cohésion. L'extraordinaire réaction de nos supporters qui ont apprécié les efforts fournis par les joueurs trahis par les tirs au but a aidé le groupe à surmonter une telle épreuve. Survenue au mois d'Avril, la décompression a été non seulement bien gérée mais elle nous a permis d'opérer des changements. La préparation physique n'a pas été une corvée ou la bête noire de vos joueurs ? Bien au contraire, elle a été l'arme principale de nos joueurs. Megatli qui revient d'une grave blessure boucle la saison avec 40 matches dans les jambes. Après Six sans de compétition, Dahar a au bout de 2 ou 3 rencontres, retrouvé son rythme. Nos joueurs ont par contre des efforts à faire au niveau de la préparation invisible. C'est-à-dire en matière d'hygiène de vie, de nutrition, et des dépenses énergétiques quotidiennes (mouvements en voitures et autres efforts inutiles). Peut-on connaître le secret de la réussite d'une équipe ne disposant pourtant pas de grandes vedettes ? Notre performance est la conjugaison des efforts de tout un chacun. L'adhésion du collectif a grandement aidé le staff technique parlant un seul langage. il est vrai que Khieredine (Madoui s'entend) est l'entraîneur en chef mais tout se fait collégialement. Le visionnage des matches, les choix de joueurs ou tactiques sont discutés par le staff évoluant dans la symbiose. L'omniprésence d'un président passionné est pour beaucoup dans la réussite de l'équipe qui a dû composer avec la pression d'un public exigeant et connaisseur à la fois. Je ne peux passer sous silence le cadre de travail de l'école nationale des sports olympiques (ENSO) où la concentration est à l'entraînement. L'espace n'a rien à envier aux camps d'entrainement de bon nombre de pays Européens. Que pouvez vous dire à propos des cas d'indisciplines et de cette cascade de blessures qui ont fait couler beaucoup d'encre ? Vivre ensemble génère des malentendus, quelques frictions et déceptions. C'est humain. Néanmoins, les résultats enregistrés par l'équipe enchainant les matches, ont tempéré les ardeurs d'un ou deux joueurs qui devaient obligatoirement monter dans le train. Le manque de moyens de récupération est à l'origine de ces blessures. On doit renforcer notre récupération médicale (cryothérapie (bain froid) et bain chaud, sauna et massage). Le recrutement d'un autre kiné et de deux masseurs s'impose. Ce problème a été discuté avec le Président Hamar qui va j'en suis convaincu faire le nécessaire. On doit par ailleurs savoir qu'en France, les deux entraînements intervenant après un match sont meublés par un décrassage et des soins. L'entame de la phase des poules de la 19e édition avance à grands pas, pouvez-vous être au rendez-vous après deux ou trois semaines de préparation ? Scientifiquement, la préparation d'intersaison exige entre 5 et 6 semaines avec une période transitoire de 15 jours. Comme nous n'avons pas le choix, on doit donc composer avec le calendrier. Pour être plus ou moins apte, les joueurs doivent reprendre le travail le jour « j » avec le staff technique qui connaît les forces et faiblesses de sa composante.