Profitant des embouteillages provoqués par le check-point de la gendarmerie installé sur le tronçon Réghaïa-Boudouaou, des agresseurs sans foi ni loi n'hésitent pas à tendre des guets-apens pour exécuter leurs basses besognes, délestant les passagers de leurs biens en les menaçant de mort. Ayant échappé in extremis au pire, plusieurs citoyens se sont présentés à la Gendarmerie nationale de Réghaïa (qui ne désemplit pas) pour déposer plainte, notamment par le biais du numéro vert (1055) suite aux agressions suivies de vol avec violence dont ils ont été victimes sur cette route, particulièrement au niveau de la cité-bidonville El Kerouche, a-t-on appris auprès de ce corps de sécurité. Le dernier fait en date a permis aux services de la Gendarmerie nationale d'ouvrir une enquête sur ces affaires qui se répètent afin d'arrêter les personnes impliquées et les présenter devant la justice. «La brigade de gendarmerie de Réghaïa a reçu 7 plaintes contre des inconnus pour vol sous la menace d'arme blanche et destruction de biens d'autrui. Le nombre de victimes a atteint 11 personnes, dont 2 avocats», nous a-t-on précisé. Les éléments de la gendarmerie ont pu identifier l'un des suspects, qui a été reconnu par plusieurs victimes après son arrestation par les enquêteurs, il s'agit du nommé K.M., âgé de 33 ans et habitant à la cité El Kerrouche, dans la commune de Réghaïa. La perquisition du domicile du mis en cause a permis la saisie d'une chaîne en or appartenant à une de ses victimes ainsi qu'une arme blanche qui servait aux agressions. Les gendarmes de la brigade de Reghaïa ont, par ailleurs, reçu un appel téléphonique d'un usager de la route, déclarant qu'un chauffeur de camionnette, accompagné de sa mère, ont été agressés par deux inconnus dans la cité El Kerrouche. Suite aux recherches entreprises par les gendarmes enquêteurs, une personne impliquée a été arrêtée, il s'agit du nommé Z. J., âgé de 30 ans, qui s'est avéré, comble de l'ironie, le complice du premier suspect K. M. Les deux personnes arrêtées ont été identifiées par leurs victimes et déférées devant le procureur de la République près le tribunal de Rouiba, qui les a placées sous mandat de dépôt. Sévir ou périr Si les auteurs des faits ont été écroués, il n'en demeure pas moins que les agressions sur ce tronçon ne seront pas éliminées pour autant. L'absence d'un dispositif de sécurité rigoureux à cet endroit encouragera d'autres agressions sur des usagers. Le modus operandi est toujours le même : s'attaquer en priorité aux femmes, vieilles personnes, handicapés, couples avec des enfants et individus seuls dans les véhicules. Pour l'anecdote, un couple de médecins et leur fille de 29 ans ont subi, il y a trois ans, le calvaire et l'horreur sur l'autoroute entre Boudouaou et Réghaïa. Ils ont été agressés, sortis de force de leur voiture puis dépouillés de tous leurs biens (bijoux, argent, portables, documents) par un voyou armé d'un couteau, et ce, à quelques centaines de mètres du barrage fixe de la gendarmerie de Reghaïa. Le voleur s'était emparé de 100 500 DA, 450 euros, une parure et une gourmette en or d'une valeur de 250 000DA, deux cartes bancaires, deux portables et d'importants documents. Deux autres familles, qui se trouvaient à quelques mètres, ont vécu le même supplice. Une femme enceinte de cinq mois a été tirée de force de sa voiture, traînée par terre avant d'être délestée de son sac par l'agresseur pendant que son mari était menacé d'un couteau sous la gorge par un autre malfaiteur plus jeune. Les «pirates de la route» de Dallas, sobriquet donné à ce bidonville-bourg d'El Kerrouche jouxtant la RN5, continuent à semer le trouble parmi les usagers. Vu le nombre important des agressions commises, qui se traduisent souvent par des blessures et des traumatismes, il est préconisé de renforcer le dispositif de sécurité par des caméras de surveillance. Et le plus tôt serait le mieux afin que la terreur cesse.
