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Caïd Essebsi et Ghannouchi font le vide autour d'eux
Publié dans El Watan le 15 - 02 - 2016

Tous les observateurs de la scène politique tunisienne sont unanimes à dire que la présidence de la République est en train d'assumer un rôle supérieur à celui que lui attribue la Constitution. «Béji Caïd Essebsi ne peut pas se défaire, dans la forme, de ce régime politique cosmopolite, imposé au sein de la nouvelle Constitution, par la troïka, majoritaire à l'époque, dans l'Assemblée nationale constituante. Mais cet état des lieux n'a pas empêché qu'en termes de prise de décision politique, c'est Carthage qui tire les ficelles.
Le palais du gouvernement à la Kasbah et l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) du Bardo ne font que suivre», assure le politologue et universitaire Samir Taïeb. Le président Béji Caïd Essebsi (BCE) se permet de telles manœuvres, toujours selon le politologue, en exploitant à fond la complaisance du leader des islamistes d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui, pour sa part, essaie d'embellir au maximum le look de son parti afin d'en faire l'alternative «civile» à Nidaa Tounes, en perpétuelle déperdition, lors des prochaines élections.
La Constitution du 27 janvier 2014 présente le régime tunisien comme étant mixte, où le dernier mot revient à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). En vertu de cette Loi suprême, le chef du gouvernement détient le gros du pouvoir exécutif. Mais comme à l'ARP, Nidaa Tounes et Ennahdha disposent d'une majorité confortable de 155 sièges sur les 217 que compte l'Assemblée, Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi ont carrément les mains libres. Même Mohsen Marzouk et sa troupe de dissidents de Nidaa Tounes ne contestent pas ce mariage hors nature.
Pouvoir centralisé
Ainsi, même lorsque Nidaa Tounes a perdu sa pole position parmi les groupes parlementaires au profit des islamistes d'Ennahdha, cela n'a pas affecté les équilibres au sein de l'ARP ni dans le gouvernement. Il est donc clair que l'accord entre les deux cheikhs dépasse les petits détails.
«Ghannouchi est parfaitement conscient que le président Caïd Essebsi détient des cartes dans sa manche pour renverser les tendances si le contexte l'impose. Le leader d'Ennahdha préfère donc conserver le même statu quo pour préserver l'équilibre dans le paysage politique», explique le politologue Slaheddine Jourchi. Du coup, à chaque fois qu'une polémique surgit ou parvient à l'ARP, c'est cette sacrosainte alliance NidaaTounes-Ennahdha qui défend les positions du gouvernement et soutient fermement les décisions émanant de Carthage.
A ce niveau, le régime tunisien de la IIe République est resté fidèle à son prédécesseur en dépit de la Constitution, pour le moment du moins. La situation n'a pas évolué, selon les experts et autres observateurs. «La personnalité de Béji Caïd Essebsi y est pour quelque chose. La Constitution permet des changements qui viendraient dans l'avenir avec d'autres personnes», assure Samir Taïeb.
Tiraillements internes
Les développements politiques montrent donc que les principaux partis politiques au pouvoir — Nidaa Tounes et Ennahdha — ont délégué la décision à leurs leaders respectifs, Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi. Toutefois, ce deal tacite ne passe pas sans grincement des dents dans les structures de base des deux partis. Ainsi, lorsque le président tunisien a dit, lors de sa récente visite au Koweït, que l'islam politique a été l'une des causes fondamentales de la crise en Tunisie, l'aile dure d'Ennahdha a réagi et demandé à ce que la Présidence donne des précisions.
Mais Rached Ghannouchi n'a pas suivi. Son conseiller politique, Lotfi Zitoune, a dit qu'Ennahdha n'est pas concerné par de tels propos. Même réaction du côté de l'ex-communiste Boujemaâ Remili, actuel leader de Nidaa Tounes, qui a déclaré «ne pas se sentir concerné par les propos de BCE contre l'extrême gauche», prononcés également à Koweït City. Pour l'entourage de Ghannouchi, le président Caïd Essebsi était dans l'obligation de ménager les émirs du Golfe par de tels propos anti-Frères musulmans, en harmonie avec la ligne politique des dirigeants de cette région où la Tunisie cherche de la coopération.
Du côté de Nidaa Tounes, l'absence de réaction à la mainmise du président de la République sur la place du parti sur l'échiquier politique s'explique par le fait que celui-ci n'existe pratiquement plus sur le terrain. Seuls 37 députés (sur 86) ont assisté aux dernières journées parlementaires. L'ex-secrétaire général, Mohsen Marzouk, prépare son parti. L'ex-vice-président, Faouzi Loumi, développe son courant. Résultat des courses : NidaaTounes ne dispose d'aucune visibilité ni de plan d'action.


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