Ce trio aborde l'art de peindre des tableaux avec une indéniable propension pour le passé qu'ils idéalisent et enjolivent, peut-être, à travers des œuvres représentant de fascinants paysages de la wilaya de Biskra, des scènes de la vie bédouine et des demeures ancestrales en pisé, entourées de palmiers et bordées de seguias aux eaux limpides. Le bonheur, en somme, pour eux. Si les deux premiers artistes cités font dans le réalisme et la reproduction de certaines œuvres de Nasreddine Dinet, le troisième est plutôt dans la production de belles aquarelles empreintes d'impressionnisme, reprenant les mêmes thèmes liés à une nostalgie et à un désir d'immortaliser des époques révolues, où, selon leurs dires, la vie était plus douce, simple et merveilleuse, en dépit des privations et de la misère régnant sur toute la région dans les années 50 et 60 du XXe siècle. A travers une quarantaine de leurs œuvres, ces trois artistes nous replongent dans une passé «sublimé», dénotant leur aversion pour les temps présents, où la modification des mœurs et des rapports humains, ainsi que du tissu urbain de la reine des Zibans et de son architecture, ne seyent point à leurs sensibilités exacerbées d'esthètes. «Nos artistes restent accrochés au passé, car le présent ne les inspire pas. Ils rêvent encore d'un âge d'or, où Biskra était un pôle touristique mondial. Leurs œuvres sont des bouts de lumière que les jeunes, malheureusement absents, devraient cueillir pour connaître la vie de leurs ancêtres et les valeurs que ceux-ci ne trahissaient jamais», a commenté un visiteur d'une cinquantaine d'années, venu avec quelques amis revivre des réminiscences et revoir des images de l'ancienne Biskra, parfaitement fixées par ces artistes aux talents indéniables.
