Aux centaines de logements sociaux non encore habités, ceux attribués dans le cadre du FNPOS (Fonds national de péréquation des œuvres sociales) et qui dépasseraient les 400 unités, ceux encore remis dans le cadre de la formule LSP (logement socio-participatif), s'ajoutent, selon une source administrative, plus de 800 logements de fonction détournés, en sous location ou faisant l'objet d'une occupation illégale de la part de personnes étrangères à la fonction qui avait justifié leur attribution. «Dans plusieurs secteurs de la fonction publique, le logement de fonction est conçu comme une aubaine ou une source de revenu supplémentaire et les cas les plus flagrants parviennent des collectivités et du secteur de l'éducation», a confié notre source. Des documents qui prouvent le faux et l'usage de faux, la vente illégale des biens de l'Etat, voire l'émission de vrais-faux actes de propriété sont autant de pratiques courantes à Souk Ahras, toutes circonscriptions incluses. «Pour plusieurs locataires affectés dans des logements de fonction et qui sont dans leur majorité bénéficiaires d'autres formules, c'est le reflexe du tout-profit qui ressurgit, et c'est tout le circuit qui trouve sa raison d'être, à travers cette pléthore de recycleurs et de personnes tentées par le procédé; Autrement dit un cercle vicieux qui finit par affecter la politique du logement dans sa portée étatique», a expliqué un ex-chef de daïra. Le phénomène devient plus ressenti quand des structures névralgiques, telles que des écoles, des centres de soins sont sacrifiés sur l'autel de la complaisance et du troc. Un laboratoire d'analyses vétérinaires, par exemple. Aménagement de l'illicite aux frais de la commune Ceux qui exercent en milieu vétérinaire estiment que l'importance d'un laboratoire d'analyses à Souk Ahras, ou à défaut d'un point de contrôle local, est susceptible de faciliter le suivi du cheptel et prévenir l'informel. L'existence de cette structure n'a jamais inspiré les responsables du secteur de l'agriculture qui contournent souvent le sujet à cause, croit-on savoir du côté des employés de la DSA (Direction des services agricoles), de la transformation d'un local, situé au lieu-dit Errahba, concédé illégalement à un proche du maire, qui y a élu domicile, aménagé et transformé les bureaux en appartement et déclaré solennellement devant ses collègues de travail parmi ceux versés dans l'activité vétérinaire qu'aucune instance ne pourra l'en déloger. Pis encore, une affaire de désistement est en cours de réalisation avec le concours des services communaux et d'une kyrielle de gens d'au moins trois secteurs différents, qui en font un ballon-sonde pour agir de la sorte auprès de leurs secteurs. Il s'agit d'un exemple et le pire est ailleurs. A. Djafri