L'exemple des bidonvilles de la cité populaire des Frères Abbès, appelée communément Oued El Had, mais aussi celui des immeubles de la cité Boudraâ Salah, où une action de relogement de tous les habitants dans la nouvelle ville Ali Mendjeli s'est achevée il y a trois ans, sont des plus édifiants, vu que depuis, des dizaines d'habitations des bâtiments désaffectées de la cité Boudraâ Salah ont été réoccupées et une centaine de gourbis ont été de nouveau érigés à proximité des sites évacués de la cité des Frères Abbès, notamment à la cité Meskine. Les habitants de cette cité ont engagé d'ailleurs une action de protestation la semaine passée en bloquant durant deux jours le boulevard de l'ALN à hauteur de la mosquée Omar Ibn Abdelaziz, un axe routier très fréquenté donnant accès aux cités Daksi, Emir Abdelkader et Sidi Mabrouk, pour exiger leur relogement. Mais cette liste est loin d'être exhaustive, puisqu'on signale qu'à la rue des Maquisards, où près de 1400 familles ont été évacuées lors de l'opération de relogement initiée par les autorités au mois d'août 2015 pour reloger près de 3000 familles à l'UV16 de Ali Mendjeli, un nouveau processus de réoccupation des logements évacués s'est enclenché. Des dizaines d'habitations ont ainsi été louées, affirment des citoyens résidant dans ce quartier, à de nouveaux arrivants par les propriétaires des lieux, dont les vieilles habitations ont, pour des raisons qui demeurent énigmatiques, échappé à la démolition. L'on peut citer également le cas d'un site situé à proximité de la zone industrielle Palma, à proximité de l'évitement Massinissa, reliant Zouaghi à Boussouf, où des dizaines de gourbis ont été érigées récemment. Dans ces conditions, le programme d'éradication de l'habitat précaire (RHP) risque de ne pas connaître de fin et l'opération de recasement devient un puits sans fond. D'autant que les autorités de la ville font preuve d'un laxisme difficile à expliquer en ne prenant pas la précaution de raser entièrement les sites évacués, en dépit du fait que leurs occupants aient été relogés. Des autorités, qui ont été pourtant déjà confrontés à ce genre de situation par le passé. Rappelons qu'en 2007, lors de l'évacuation du site de Bardo, les propriétaires ont fait l'objet d'une action d'expropriation qui a permis la démolition de toutes les habitations. Quoi qu'il en soit, le fait que des mesures similaires n'aient pas été prises, particulièrement dans le cas de la rue des Maquisards, que des baraques aient été épargnées à Oued El Had et que les immeubles désaffectés de la cité Boudraâ Salah n'aient pas été démolis, a suffi à amorcer un nouveau processus d'occupation de ces sites par une multitude de squatters, car au bout, ces gens-là l'ont bien compris, l'on s'achète un ticket pour un probable logement social.