L'objectif est de rappeler à l'ordre les pays qui relâchent, depuis quelques semaines, leur adhésion à l'accord, et qui fragilisent ainsi la position de l'Opep et de ses partenaires par rapport aux engagements pris depuis près d'une année. L'Organisation et ses alliés — dont la Russie —, qui s'inquiètent de l'augmentation de la production des pays exemptés de l'application de l'accord, craignent en outre que l'indiscipline de certains membres ne finisse par perturber définitivement leur objectif de stabilisation des prix. Des craintes qui peuvent se muer rapidement en faits réels au vu de la hausse récente des exportations de l'OPEP qui a mis en juillet les quantités de brut les plus importantes de l'année, malgré les efforts des gros producteurs dont l'Arabie Saoudite, le Koweït et le Qatar, qui ont abaissé leurs exportations. Une situation qui pousse l'Opep et ses partenaires à suivre de près l'application de l'accord et à organiser la réunion à Abu Dhabi pour définir les moyens d'élever les niveaux de conformité de la part des producteurs. «Suite à la 4e réunion du comité ministériel conjoint de suivi des pays de l'OPEP et des pays non-OPEP (JMMC), tenue le 24 juillet à Saint-Pétersbourg (Russie), le comité technique conjoint OPEP et non-OPEP (JTC) a été chargé de convoquer certains pays membres de l'Organisation, ainsi que certains pays participants non membres de l'OPEP pour identifier les moyens d'élever les niveaux de conformité», avait indiqué l'Organisation il y a quelques jours. La réunion du comité technique mixte des pays OPEP et non-OPEP doit être coprésidée par le Koweït et la Russie, en présence de représentants du royaume d'Arabie Saoudite, qui préside l'OPEP en 2017. D'autres membres du JMMC et JTC «ne participeront pas car ils ont délégué aux coprésidents la responsabilité de la conduite de ces réunions et de faire un rapport au JTC et JMMC en conséquence», a expliqué l'Organisation. Il s'agit d'une réunion technique organisée pour «mieux comprendre les difficultés et les obstacles rencontrés par certains pays participants de l'OPEP et non-OPEP et d'évaluer la façon dont les niveaux de conformité peuvent être améliorés dans le but de parvenir plus rapidement à un marché mondial du pétrole rééquilibré, au profit des producteurs comme pour les consommateurs», selon l'OPEP. Pour rappel, le JMMC avait exprimé récemment sa conviction que le marché pétrolier mondial enregistrait «une tendance vers un rééquilibrage». Il est à rappeler que l'OPEP et 11 autres pays, dont la Russie, sont engagés depuis le début de l'année dans une réduction de leur production devant durer jusqu'en mars 2018 afin de réduire l'excès d'offre qui pèse sur les cours de l'or noir.
