Le recueil, qui vient enrichir le patrimoine littéraire de tamazight et de la poésie kabyle, est un ensemble de plaintes, de souffrances, d'empêchements, consécutifs à une maladie invalidante (la myopathie), une maladie aux origines diverses qui affecte les muscles, contractée depuis 32 années. Samia Allad est née en juin 1981 à Illoula Oumalou. Elle n'avait que cinq ans quand les premiers signes de cette pathologie ont commencé à être ressentis. Après des soins à Alger et en France, elle revint s'installer dans son village natal d'Aït Lahcène, à Illoula Oumalou. «Le recul, l'immobilité, la maladie, le dénuement ont commencé à aiguiser en moi l'envie d'extérioriser ma souffrance par l'écriture. Dans un premier temps, je le faisais oralement, puis j'ai décidé d'écrire. Je transcrivais, au jour le jour, tout ce qui me venait à la tête. Je les transformais, je les enrichissais et introduisais des tournures pour les rendre compréhensibles et attractifs. Et puis, un jour, on me dit, pourquoi ne pas les publier dans un livre. Et c'est là que me vint l'idée de faire un recueil de mes poèmes», nous expliquera Samia. Le recueil en tamazight, publié au début de ce mois de mars 2018, compte trente et un poèmes, dont les thèmes relatent le vécu de la jeune fille. Quand on vit des épreuves, l'esprit devient créatif à profusion. Ce florilège évoque, entre autres thèmes, l'espoir, la soif de vivre et d'évasion. Rencontrée au centre culturel d'Azazga à l'occasion du 14 mars, Journée nationale des personnes handicapées, Samia Allad, entourée de sa famille, a occupé un bureau à l'entrée du hall du centre culturel pour dédicacer son livre Ad d-inigh, poésie kabyle, 64 pages, Editions Ccix Muhend Ulhusin, Prix 200 DA.