La tension persiste entre les deux parties et aucune ne veut faire de concession, en attendant une éventuelle intervention de la tutelle. La tension à l'hôpital Allia Salah est très tendue. Jusqu'à présent, aucun consensus n'a été trouvé entre le directeur et les médecins spécialistes de l'établissement. Ces derniers semblent déterminés à aller loin dans leur action, ils revendiquent le départ sans condition du directeur de l'hôpital. Ils attendent impatiemment la décision du ministre de la Santé, Mokhtar Hazbellaoui. Nous avons appris qu'un rapport aurait été remis au cabinet du ministre par le directeur de la santé et de la population de Tébessa (DSP), faisant état de sérieuses anomalies et de certains agissements qui affectent le bon fonctionnement de ce pôle médical de la wilaya. Faudrait-il pour autant sanctionner 13 médecins spécialistes de renommée nationale et maintenir un directeur qui refuse tout dialogue, même avec son responsable hiérarchique qui est le DSP ? Cette question a alimenté une vive polémique sur les réseaux sociaux après la diffusion de photos montrant quelques élus de l'APW de Tébessa et quelques opportunistes, agissant pour leurs intérêts personnels, dont des présidents d'associations et autres, qui sont allés soutenir le directeur au lendemain de l'action de protestation menée par les médecins spécialistes devant la DSP à la mi-janvier. Cette tension qui persiste a tellement pénalisé les malades, qui n'ont pas hésité à exprimer leur indignation. Nous avons rencontré certains d'entre eux, qui continuent à galérer pour bénéficier de soins. C'est le cas de Hamed, un septuagénaire souffrant d'hypertension artérielle. Il déclare : «Ce qui intéresse un malade, c'est de pouvoir bénéficier des prestations du médecin spécialiste, il se fiche éperdument de la bonne ou de la mauvaise gestion. Moi je souffre depuis plus de 20 ans d'hypertension artérielle, j'ai peiné par manque de médecins spécialistes dans les établissements hospitaliers de la wilaya.» Pour rappel, l'Etablissement public hospitalier Allia Salah vit depuis le mois de juillet dernier au rythme des mouvements de protestation menés par des médecins et des paramédicaux. Ces derniers, qui se disent outrés, reprochent à leur directeur d'avoir provoqué la zizanie et le clanisme entre les employés et d'avoir mis à l'écart des chefs de service et des médecins spécialistes ayant plus de 20 ans d'expérience pour les remplacer par d'autres qui manquent d'expérience. Il faut dire que les établissements hospitaliers de la wilaya de Tébessa souffrent depuis des années d'un déficit chronique en médecins spécialistes, notamment en gynécologie et en cardiologie. Chose qui a poussé des patients à se déplacer vers des cliniques en Tunisie pour de simples consultations. Une situation qui devrait inciter les hauts responsables du secteur à trouver des solutions pour mettre fin aux souffrances des malades.
