Très au fait de la politique et de la configuration sociologique de Tlemcen, Noureddine Belhouari estime qu'il est «normal que dans une ville d'où proviennent les symboles du régime au pouvoir (présidence, gouvernement administrations militaires, structures économiques) et avec l'accumulation des années de règne et l'expansion du réseau d'influence au cours des vingt dernières années, soit générée une autorité locale parallèle. Une autorité, qu'elle soit mandatée ou non, qui est le miroir reflétant l'autorité centrale. Et si cela se produit à Tlemcen, je dirais que c'est une situation normale au vu de la composition sociétale et tribale de la wilaya». Cependant, dit-il, «ce qui est anormal, c'est que cette autorité locale impose sa loi d'une manière scélérate et immorale et soit légitimée par le pouvoir de l'argent et celui des institutions». Pour M. Belhouari, qui est également élu du MSP à l'APW «nous observons que le critère de l'allégeance aveugle est devenu celui qui garantit des postes administratifs et des positions électorales, pire, les détenteurs de fonds, qui tournoient autour du pouvoir de l'ombre, ont, maintenant, cette possibilité d'acheter leur siège dans les différentes institutions élues. Une réalité qui porte grandement préjudice à la crédibilité de l'activité politique et à la neutralité des institutions étatiques». Pour combattre cette puissance locale illégitime, notre interlocuteur pense que «la seule solution pour combattre le pouvoir parallèle et l'intimidation politique, c'est une résistance politique pacifique et une large participation dans les échéances électorales. Il faut une présence d'organes élus horizontalement et verticalement pour contrer ces parasites et ces opportunistes, en espérant bâtir un état de droit basé sur les compétences et non sur le tribalisme et le larbinisme. Enfin, une région, comme Tlemcen, qui a enfanté d'illustres savants, ne peut pas être fière d'une pègre ou d'une tribu dictant sa loi…»