Un réseau de «lutte contre la répression, pour la libération des détenus d'opinion et pour les libertés démocratiques» a été créé, samedi, par un collectif citoyen. Les initiateurs du comité – parmi lesquels Mahmoud Rechidi (secrétaire général du PST), Boufaroua Chadli (ancien directeur à la Chaîne 3), Dabouz Salah (avocat), Noureddine Azzouz et Malika Abdelaziz (journalistes) – expliquent qu'il s'agit d'«un premier point d'appui» pour l'organisation d'un réseau ouvert à d'autre adhérents, lit-on dans le communiqué rendu public et accompagné des noms des premiers signataires. Plusieurs objectifs ont été assignés à ce comité. Il s'agit ainsi de «recenser tous les cas de répression et d'atteinte à l'exercice de tous les droits et libertés démocratiques et d'en informer, par tous les moyens, l'opinion» et de «lutter, en synergie avec les comités existants, les activistes et blogueurs défendant les mêmes objectifs, pour la libération des prisonniers politiques, d'opinion et défenseurs des droits humains». Le collectif recense les cas de prisonniers politiques : Hadj Ghermoul incarcéré à Saïda ; les cinq détenus de Ghardaïa (Mohamed Baba Nedjar, Laasaker Bahmed, Khayat Idris, Tichabet Nouredine et Bassim Brahim) ; Abdellah Benaoum, blogueur incarcéré à Sidi Bel Abbès et Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT incarcérée à Blida. Exiger une enquête sur le décès de Fekhar Le comité affirme s'intéresser aussi aux «citoyens demeurés anonymes, en particulier les jeunes interpellés à la faveur ou sous prétexte de marches, dont les cas et situations seraient portés à notre connaissance». Le réseau exigera l'ouverture d'une enquête sur la détention préventive, les conditions carcérales et le décès de Kamel Eddine Fekhar, «malgré les dénonciations et l'alerte qui ont été faites sur sa longue grève de la faim et les nombreuses interventions publiques de son avocat, et de soutenir les éventuelles plaintes, et constitution de partie civile par ses proches ou entités habilitées», notent les signataires. Autres missions du réseau : exiger l'ouverture d'une enquête sur les conditions du décès du jeune Ramzi Yettou et organiser la solidarité, sous toutes ses formes, avec les victimes. Pour atteindre ses objectifs, le réseau a décidé de faciliter la circulation de l'information et la coordination en se dotant d'une boîte mail, d'une page Facebook et d'une permanence téléphonique. Il compte aussi renforcer la défense des interpellés et prévenus par l'établissement de liens fonctionnels avec les collectifs d'avocats déjà existants et d'appeler à la constitution d'un collectif de défense intégré au réseau. Un «guide de défense» devrait être élaboré et largement diffusé. «Afin de mener à bien ses objectifs et tâches, le réseau a besoin d'être renforcé et en appelle à tous les citoyens et citoyennes, associations, activistes et partis attachés aux droits démocratiques pour agir ensemble contre la répression sous toutes ses formes et pour les libertés», notent les premiers signataires du réseau. Un appel est adressé aux citoyens pour rejoindre le réseau en formation. Pour ceux qui souhaitent rejoindre cette initiative, une réunion des membres du réseau est prévue samedi 8 juin à 17h au siège du PST, 27, boulevard Zighoud Youcef, à Alger (près du square Sofia), précise la déclaration.