La wilaya de Constantine a connu ces derniers jours une effervescence particulière, marquée par la colère de la population dans plusieurs secteurs. De nombreux mouvements de protestation ont été organisés au cours de toute la semaine, pour dénoncer les attributions arbitraires de logements sociaux, réclamer l'achèvement des travaux des projets LPA, exiger le lancement des travaux d'aménagement de certains quartiers et autres. Hier matin, la circulation automobile et le parcours du tramway ont été sérieusement perturbés pour un bon moment, suite à la protestation des habitants de la cité Khaznadar, connue par DNC, dans la ville de Constantine. Des dizaines d'habitants en colère ont fermé la RN 79 et la ligne du tramway passant à proximité de leur cité. Ils ont dénoncé l'absence de travaux d'aménagement extérieur depuis des années, en particulier le bitumage des accès vers des habitations qui comptent des centaines de familles. «Après plusieurs réclamations auprès des autorités locales, ces dernières nous ont débloqué un important budget pour lancer les travaux d'aménagement. Hélas, les travaux n'ont jamais été lancés. Pis encore, nous avons appris de sources bien au fait de notre dossier que l'enveloppe engagée pour DNC, a été orientée vers un autre projet. Qu'y a-t-il de plus important que le bien-être du citoyen?», fulminent plusieurs habitants. Ces derniers ont estimé que la décision de fermer la route était leur ultme moyen pour transmettre leurs doléances et faire agir les responsables locaux, à leur tête le wali, Abdessamie Saïdoun. Le même jour, des travailleurs de l'hôpital de la cité El Bir, situé à l'ouest de la ville, sur la route menant vers Mila et Jijel, ont tenu un sit-in sous l'égide du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP). Les protestataires dénoncent les dépassements «inadmissibles» de l'administration et les conditions de travail jugées catastrophiques dans l'hôpital. Parmi les revendications soulignées dans un communiqué, dont El Watan détient une copie, notons : «L'abus de l'administration de l'établissement, les permanences imposées pour quelques travailleurs, les conditions catastrophiques au niveau des urgences, le dysfonctionnement du bloc opératoire depuis un mois, l'insécurité totale, surtout le soir, et la mise à l'écart du partenaire social dans la prise des décisions importantes concernant les travailleurs.» Affirmant détenir des preuves sur ce qu'ils avancent, les protestataires ont menacé de hausser le ton si l'administration ne prend pas en considération leurs requêtes. Au même moment, et à 10 km de la ville de Constantine, les habitants de la commune de Hamma Bouziane ont organisé un important sit-in devant le siège de la mairie. Il s'agissait de citoyens exclus lors de la dernière attribution de 1500 logements sociaux à Bekira, organisée au mois de mars dernier. Les protestataires affirment avoir été évincés abusivement. Ils ont saisi l'administration locale par des recours, qui n'ont jamais été pris en considération. Rappelons que la wilaya a connu dès le début de la semaine plusieurs mouvements de protestation, dont la plupart sont liés au problème du logement dans différentes formules. D'ailleurs, le pont suspendu de Sidi M'cid a été fermé durant trois jours d'affilée par les habitants de la vieille ville de Constantine. Ces derniers ont dénoncé des «attributions arbitraires organisées par les autorités locales».
