Le secteur de la santé dans la wilaya a encore bénéficié d'un faramineux budget s'élevant à 180 milliards de centimes, dont 78 milliards pour l'équipement du nouvel hôpital de Aïn Merane et d'autres unités de soins, et 30 milliards pour la réhabilitation des structures sanitaires. Ces fonds viennent s'ajouter au montant astronomique de 523 milliards de centimes accordés pour l'achèvement d'un seul et vieux projet, en l'occurrence le nouveau centre anticancer, à la traîne depuis 10 ans, et dont le taux de réalisation n'atteint que 45%. Cette situation n'est pas un cas isolé, puisque d'autres infrastructures connaissent le même sort, à l'image de l'UMC de l'hôpital Mère-enfant de Chorfa, le nouvel hôpital de Aïn Merane, qui a toutefois fait l'objet d'une reprise des travaux, et d'autres établissements sanitaires à travers la wilaya. La gestion des projets est donc pointée du doigt par les professionnels de la santé et les citoyens, qui dénoncent le retard considérable accusé dans la réalisation des différents programmes de développement du secteur. Ce qui, d'après eux, a engendré une série de dysfonctionnements graves aux conséquences néfastes pour les malades et la rentabilisation des unités de soins. En même temps, le recours aux réévaluations répétées de certains projets suscitent bien des interrogations et donnent lieu à divers commentaires ici et là. Quoi qu'il en soit, malgré les sommes faramineuses dégagées par l'Etat au profit du secteur de la santé, celui-ci reste sinistré et nécessite, selon les habitants, un véritable plan de sauvetage et d'assainissement. D'ailleurs, avec son grand pôle universitaire qui accueille plus de 35 000 étudiants, la wilaya de Chlef ne dispose ni d'un CHU ni de structures capables d'assurer des soins de qualité. La mise en service dernièrement du nouvel hôpital les Sœurs Bedj, à Chlef, n'a pas eu l'effet escompté sur la santé des malades, en raison d'une série de dysfonctionnements à tous les niveaux. Et dire que cet établissement en dur, le premier du genre au chef-lieu de wilaya, était destiné à devenir un hôpital de référence devant être érigé en CHU. Malheureusement, il ne fonctionne que très partiellement, n'offrant qu'un service limité et souvent décrié par les malades, comme l'atteste la situation peu enviable du service des urgences. Le service de gynéco-obstétrique de l'hôpital de Chorfa subit le même sort et ne peut plus répondre à la demande sans cesse croissante des parturientes des quatre wilayas du centre-ouest du pays.