Dans un article publié cette semaine, le New York Times soupçonne les pays du Golfe d'utiliser des groupes terroristes somaliens pour favoriser leurs intérêts commerciaux. Le quotidien américain appuie ses soupçons sur une conversation entre un homme d'affaires du Qatar et l'ambassadeur de Doha en Somalie. Le dialogue suggère qu'une attaque terroriste perpétrée la semaine précédente était en fait une manipulation pour toucher les intérêts des Emirats. Le New York Times, repris par RFI, aurait reçu ces écoutes par l'intermédiaire d'une agence de renseignement hostile au Qatar. Le document audio est une conversation téléphonique datant du 18 mai entre l'homme d'affaires qatarien, Khalifa Kayed Al Muhanadi, et l'ambassadeur du Qatar en Somalie. Un appel passé huit jours après un attentat perpétré à Bosaso, au Puntland. Le businessman explique que l'explosion avait pour but de faire fuir les Emiratis, qui gèrent notamment le port de la ville. «Nos amis sont derrière la dernière opération. Laissez-les virer les Emiratis pour qu'ils ne renouvellent pas leur contrat et que je l'apporte ici à Doha», déclare Khalifa Kayed Al Muhanadi. Ces propos confirmeraient donc l'idée d'une alliance entre les terroristes et le Qatar, contre les intérêts émiratis. La région, rappelle le média américain, «est devenue un champ de bataille des pays du Golfe». «D'un côté, l'Arabie Saoudite et les Emirats. De l'autre, le Qatar, soutenu par son allié turc. Des ressortissants des deux camps ont déjà été visés», ajoute-t-il.