Le programme de rattrapage compte 9 matières et s'étale sur deux jours, de 8 h 30 jusqu'à 14 h30, sans aucune minute de repos. Plusieurs parents d'élèves du collège El Maâmoune, situé à la cité Mohamed Loucif, dans la commune de Constantine, réclament l'intervention du ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belaâbed, afin de mettre un terme à la «tyrannie» exercée par le directeur de l'établissement. En dénonçant une injustice insoutenable, les parents interrogés par El Watan affirment que le directeur -avec la complicité des enseignants- est en train de saboter tous les élèves qui ont une moyenne de 10 ou un peu moins. Plus explicites, nos interlocuteurs soulignent que plusieurs élèves se sont retrouvés concernés par le rattrapage, à cause des notes d'évaluation continue attribuées par certains enseignants. Et ce, affirment-ils, suite aux instructions du directeur, qui ne veut pas des élèves «faibles» dans son établissement. «C'est l'une des pires manières pour nuire à l'élève et le casser à jamais. Nous avons cru que l'école doit récupérer les enfants et non pas les mettre à la porte (…) Comme c'est le cas de mon fils, si ce n'est pas les notes d'évaluation, il ne refera jamais son année. Car, il a déjà son 10 de moyenne, sans les notes d'évaluation», a fulminé un des parents concernés, en nous remettant une copie du bulletin de son enfant. Mais le hic, renchérit notre interlocuteur, est qu'aucun des élèves concernés par le rattrapage n'a eu sa moyenne pour passer au niveau suivant. «C'est anti-pédagogique», soulignent les parents dans une lettre adressée au ministre de l'Education. Dans le même document, ils ont précisé que le programme de rattrapage compte 9 matières et s'étale sur deux jours, de 8 h 30 à 14 h30, sans aucune minute de repos. Cinq matières sont programmées pour la première journée et 4 pour la deuxième. «Pis encore, le programme de toute l'année scolaire est inclus dans les examens de rattrapage. Ce qui rend l'examen plus difficile que le baccalauréat, infranchissable et en contradiction totale avec son essence, qui n'est autre que l'intérêt de l'élève et la lutte contre la déperdition scolaire», regrette un des pères interrogés. Et de poursuivre que ce comportement irresponsable va dans le sens contraire des circulaires 05-296 du 04-07-2005, du 15-03-2005 et la 2039 du 13-03-2005 concernant les élèves de 2e année moyenne. Il est nécessaire de noter également que les enseignants de l'établissement susmentionné ont fait une grève de plusieurs jours, pour demander le départ du directeur en question. Afin d'avoir sa version des faits, nous avons contacté le directeur de l'éducation de la wilaya de Constantine, Mohamed Bouhali. Ce dernier, a affirmé que «les élèves ont refait l'année, parce qu'ils sont trop faibles». «Mais je vais me déplacer sur place et voir avec le directeur du collège pour comprendre ce qui se passe au niveau de son établissement», a-t-il rassuré.