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Dur métier que l'exil
Publié dans El Watan le 05 - 06 - 2010

Dans son autobiographie, écrite deux ans avant sa mort, Ibn Khaldoun, dont l'œuvre a dû être sans doute considérée, par ses contemporains, un peu surannée et comme manquant d'épaisseur, se révèle à nous comme le modèle par excellence de l'intellectuel maghrébin exilé et pourchassé dans l'ensemble du monde arabe. En effet, n'a-t-il pas été, tout au long de sa vie, contraint par les circonstances sociopolitiques, en Tunisie, en Algérie, au Maroc et en Andalousie de passer du palais de tel monarque vers un autre, ou encore de dénicher un endroit isolé pour pouvoir vaquer à la composition de son œuvre monumentale ? Ces mêmes circonstances ne l'avaient-elles pas obligé, au risque de perdre la vie, à quitter l'Afrique du Nord pour élire domicile en Egypte, où, à deux reprises, il fut chargé de la jurisprudence malékite pour en être éloigné à tout jamais ?
Il va de soi qu'il n'a pas été le seul intellectuel à connaître de tels déboires parmi les siens, car le « métier de penser », comme on le répète si souvent au sein d'une certaine intelligentsia, ouvre droit à toutes les misères dans le monde arabe. Il reste que son défaut principal, selon certaines lectures, a été de trop louvoyer là où il ne le fallait pas, surtout à une époque promise à la déchéance et à la chute irréversible de la civilisation musulmane. Cependant, son premier et dernier mérite, lui dont l'esprit était en perpétuel mouvement, c'est d'avoir eu, parfois, un regard hautain à l'endroit de la réalité politique elle-même. A aucun moment, il ne s'était arrêté de retourner dans sa tête l'idée qu'il fallait consigner, par écrit, le fruit de ses contemplations, de ce qu'il avait vu et vécu, et, bien sûr, de sa perception du mouvement de l'histoire. Cela, d'ailleurs, explique sa solitude volontaire de quatre années consécutives, dans la citadelle des Beni S'lama, dans l'Ouest algérien, pour y écrire ses fameuses Prolégomènes.
Cet intellectuel, forcé à fuir ses adversaires politiques, donc à s'exiler continuellement, a réussi l'une des plus belles prouesses politiques, pour ne pas dire guerrières, de tous les temps. En effet, n'avait-il pas dit, de quelque manière, au grand conquérant asiatique qu'était Tamerlan : holà ! suffit ! Si Damas a été tout de même saccagée par les hordes Mogholes qui l'avaient assiégée, le reste du monde, qui tenait alors de l'épopée, est resté sain et sauf. Sans cette ineffable rencontre, fortuite peut-être, entre l'intellectuel exilé et le farouche guerrier, le résultat aurait pu être pire pour le reste du monde musulman. Tamerlan, qui ne laissait pas d'être sensible au charme ambigu d'Ibn Khaldoun, avait demandé à celui-ci de consigner par écrit, et minutieusement, tout ce qu'il savait sur les pays du Maghreb. Pas moins de douze cahiers furent donc remplis par notre intellectuel exilé en l'espace de trente-cinq jours que dura son séjour au camp de Tamerlan. Le vieux guerrier avait-il l'intention de conquérir l'Afrique du Nord ? Aux historiens de répondre à cette question. En bref, à travers tous les apprêts, la naturelle étoffe d'Ibn Khaldoun reparaît, celle d'un intellectuel condamné à l'exil, mais toujours rompu à la réflexion.
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