En dépit de ses énormes potentialités naturelles, la wilaya de Tipasa continue à végéter dans la médiocrité. Agriculture, tourisme, artisanat, culture et pêche sont les secteurs qui devaient être créateurs de richesses et d'emplois dans cette wilaya côtière. Or, les bonnes volontés sont neutralisées par les décideurs locaux, suscitant le courroux des honnêtes citoyens. L'incohérence d'une stratégie de développement qui ouvre des perspectives positives et l'absence d'une communication accentuent ce climat délétère qui règne depuis des années dans la wilaya de Tipasa. Le stress commence à envahir l'esprit des fellahs en raison de la baisse du niveau de l'eau dans les barrages de Bouroumi et de Boukourdane. Lors de leur dernier rendez-vous en ce début de l'année 2020, les agriculteurs se plaignent cette saison des promesses non tenues pour écouler la surproduction de leurs fruits et légumes. De sérieux investisseurs sont découragés par le mutisme de l'administration sur le sort de leurs dossiers. Pourtant, au niveau des zones d'activité de Sidi Amar et de Gouraya, des parcelles de terrain attendent des preneurs en raison de la défaillance des premiers bénéficiaires. Ces opérateurs veulent investir dans le secteur de l'agroalimentaire et la transformation des produits agricoles. Un immense hangar inoccupé à Fouka, qui devait servir de coopérative agricole, n'a toujours pas vu le jour, malgré les multiples démarches de la Chambre agricole de la wilaya (CAW) de Tipasa. Le représentant des entreprises du BTP (bâtiment et travaux publics) de la wilaya se plaint de l'absence de visibilité et la bureaucratie qui empêchent les initiatives. Les entrepreneurs patriotes sont laminés par les pratiques maffieuses. Les vocations de la wilaya de Tipasa sont victimes d'une politique fondée sur les attributions opaques des avantages au profit des proches des gestionnaires locaux des affaires publiques dans ce territoire convoité. Ces vocations prometteuses autrefois sont en déliquescence. Le diktat imposé à présent pousse les jeunes à risquer leur vie en traversant la mer pour rejoindre les côtes espagnoles. Les discours officiels n'ont pas changé. C'est cette manière d'agir face aux problèmes que rencontrent les populations qui fait défaut. Même les élus complices de l'administration se montrent impuissants face aux difficultés des administrés et des investisseurs de la wilaya.