Facebook a dévoilé son conseil des sages, chargé de statuer sur les publications litigieuses. Le réseau social a souvent été pointé du doigt pour ses dérives, et pour avoir laissé passer de la propagande ou des messages haineux. «C'est le commencement d'un changement fondamental dans la façon dont certaines décisions sur les contenus de Facebook seront prises», a assuré le directeur de la gouvernance et initiatives stratégiques, Brent Harris. Le projet d'une sorte de «Cour suprême» ayant le dernier mot sur le maintien ou non des contenus controversés sur les réseaux Facebook et Instagram avait été dévoilé fin janvier. Ce conseil des sages sera composé de 40 personnalités prestigieuses, dont 20 ont déjà été désignées. Celles-ci «possèdent une expertise significative dans plusieurs domaines-clés», indique Facebook, notamment la liberté d'expression, les droits numériques, la liberté religieuse, la modération du contenu, les droits d'auteur numériques ou encore la sécurité en ligne, la censure sur internet et la transparence. Nick Clegg, directeur des affaires mondiales de Facebook, a déclaré à Reuters que la composition du conseil était importante, mais que la crédibilité de celui-ci s'obtiendrait avec le temps. «Il n'y a aucune raison de penser que cela va être un immense succès avant que (le conseil) commence vraiment à étudier des cas difficiles dans les mois et évidemment les années à venir», a-t-il dit. Le conseil débutera ses travaux dès à présent, et Clegg a précisé que des premiers cas seraient étudiés au cours de l'été. La priorité sera donnée aux cas qui pourraient créer des précédents, ceux qui affectent un grand nombre d'utilisateurs ou qui peuvent avoir un effet sur les discours publics. Il a été constaté ces dernières années sur les réseaux sociaux la publication d'informations largement partagées sans être vérifiées, des fake news ou des discours haineux sont communiqués. Souvent, il s'avère que les limites de la liberté d'expression sont floues pour beaucoup d'internautes. Elle est confondue avec une liberté de nuire, de choquer, de scandaliser et de révolter les autres. Dans ce contexte, un certain type d'internautes tend vers le traitement de sujets susceptibles de jouer sur les émotions collectives (peur, tristesse, colère…). Ils vont même plus loin en véhiculant délibérément des préjugés et idées reçues, jusqu'à dépasser certaines limites. Il est donc nécessaire, voire primordial, d'être capable de se distancer affectivement de l'information en faisant appel à son esprit critique afin de se poser les bonnes questions. Plusieurs sites internet se consacrent à chasser les rumeurs et fausses informations qui circulent sur le Net ou dans la presse, tels que «Hoaxbuster» ou «Hoax net». A l'heure où le monde est hyperconnecté, internet devient un lieu public à part. Les contenus y circulent librement et de plus en plus rapidement. Le sentiment faussé d'anonymat qui découle de leur utilisation, conduit de nombreux internautes à tenir des propos qu'ils n'auraient peut-être jamais partagés en dehors de la sphère privée.