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Violences en ligne
Publié dans Le Soir d'Algérie le 31 - 12 - 2019

Romain Badouard réserve une excellente réflexion sur la relation entre «Internet et la brutalisation du débat public» (*). Le propos touche à une sphère qui abrite désormais «l'essentiel du débat public». Les plateformes numériques portent à cet égard la « première responsabilité liée à la conception des espaces de débat qu'elles mettent à disposition de leurs utilisateurs ». Au titre d'une première responsabilité, sont en cause aussi bien «le design des outils d'expression a en effet une influence primordiale sur les dynamiques d'échange qu'ils font naître» que «les algorithmes qui trient et hiérarchisent les informations sur ces plateformes».
L'architecture du système est destinée à engendrer «la constitution de «bulles informationnelles» où les internautes seraient sans cesse au contact d'informations qui les confortent dans leurs opinions. «Plus globalement, poursuit Romain Badouard, la conception des espaces de débat sur les réseaux sociaux est principalement tournée vers l'expression de préférences, par exemple à travers les «likes» sur Facebook ou YouTube. Ceux-ci seraient ainsi relativement peu utilisés comme des dispositifs de prise de parole en tant que tels, et consacreraient à l'inverse une posture réactive chez les internautes, souvent exprimée en termes binaires (j'aime / j'aime pas), qui ne facilite pas l'épanouissement d'un débat constructif et apaisé.» Est également en cause le modèle économique des plateformes : «La plupart des grandes entreprises du web génèrent l'essentiel de leur chiffre d'affaires en vendant l'attention de leurs utilisateurs à des annonceurs : plus les internautes passent de temps à utiliser leurs services, plus ils sont exposés à des publicités, et plus les plateformes génèrent des revenus.»
Dans pareil contexte, tous les coups sont permis pour se faire de l'argent. Bien mieux, «les contenus haineux, au même titre que les contenus mensongers, constituent des produits informationnels particulièrement compétitifs». «Parce qu'ils génèrent de l'''engagement'', c'est-à-dire qu'ils font réagir les internautes et suscitent des visionnages, des clics et des partages, ils contribuent à la croissance économique des plateformes. Ainsi, au-delà d'un simple ‘'laisser-faire'', ces dernières sont parfois accusées d'assurer la promotion de contenus douteux.»
C'est aussi un espace de prédilection pour semer les messages de haine. La raison technique à cette tolérance tient à la décision première des géants du web qui «ont toujours adopté une posture de ‘'plombiers'', qui gèrent des ‘'tuyaux'' mais ne souhaitent pas intervenir dans la régulation des contenus qui y circulent». La nouvelle donne terroriste (attentats de 2015 et diffusion de propagandes djihadistes sur les réseaux sociaux) a contraint les plateformes à «intervenir davantage, et plus rapidement», avec les risques de «délégation de pouvoirs de censure des Etats vers des entreprises privées».
A cet égard, le législateur allemand n'a pas fait dans la demi-mesure en adoptant une loi, entrée en vigueur en janvier 2018, qui oblige notamment les plateformes à retirer les contenus haineux qui leur sont signalés en moins de 24h sous peine d'amendes pouvant atteindre les 50 millions d'euros.
Les autres pays de l'Union européenne s'accrochent peu à peu au wagon allemand, en allant, chacun de son côté, plus loin que le code de conduite mis en place en juin 2016 pour lutter contre les discours haineux illégaux. Le code en question jouit toutefois d'une effectivité certaine : «La Commission se satisfait pour l'instant de cette situation, qui semble par ailleurs porter ses fruits : d'après une enquête réalisée par ses soins fin 2017, les entreprises signataires retireraient 70% des contenus qui leur sont signalés (contre 59% lors de la précédente enquête, en mai 2017), et dans 81% des cas en moins de 24h.» Il reste que c'est sur le terrain financier du nerf de la guerre que les plateformes sont attendues - le marché de la publicité en ligne : «En imposant par exemple aux régies publicitaires de rendre publique la liste des sites sur lesquels sont diffusées les publicités des annonceurs, ces derniers seraient incités à refuser que leurs campagnes soient relayées par des sites hébergeant des contenus haineux. De la même façon, les réseaux sociaux pourraient être contraints à davantage de transparence concernant les individus et les organisations qui sponsorisent des contenus douteux via leurs propres régies. Démonétiser les contenus qui propagent des discours de haine pourrait constituer un frein efficace à leur circulation.»
A. B.


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