Soumis au confinement obligatoire au même titre que tous les citoyens, les étudiants étrangers inscrits dans les nombreux campus universitaire de la capitale sont dans l'expectative. Pour beaucoup d'entre eux, ce n'est pas une mince affaire puisqu'ils se retrouvent bloqués à attendre une décision de pouvoir rentrer chez eux et mettre fin à leur situation complexe. Et pour cause, la possibilité de rentrer dans leur pays d'origine n'est toujours pas à l'ordre du jour à cause de la pandémie actuelle et des mesures exceptionnelles dûment prises dans ce sens. Selon certains chiffres, leur nombre dépasserait les 400. Pour le moment, leur départ reste tributaire de l'évolution de la pandémie ainsi que les décisions prises par les autorités et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. A ce stade de la situation, les étudiants étrangers continuent bon gré mal gré à cohabiter ensemble dans des espaces réduits de neuf mètres carrés. Selon le président de l'association «La main sur le cœur», Fares Kader Affak qui sillonne les rues de la capitale pour des actions de solidarité, rien que dans cinq campus universitaires que compte la capitale, leur nombre avoisine les 414 étudiants étrangers. A la cité universitaire de Bab Ezzouar «3», le nombre d'étudiants est de 140, quant à Bab Ezzouar «1», le nombre est estimé à 45 étudiants. Dans celle de Ben Aknoun, le campus des garçons compte 120 étudiants et celui des filles enregistre 96 étudiantes. Tandis que le centre universitaire de Dély Ibrahim ne comptabilise que 13 étudiantes étrangères. Dans leur majorité, ces étudiants(es) viennent de pays arabes et africains. Spectre Outre l'attente, d'autres problèmes viennent se greffer à cette situation. Ces étudiants étrangers voient également leurs moyens financiers s'effondrer. Certains sont malheureusement sur le fil du rasoir, nous a-t-on confié. Les restrictions administratives leur interdisent de cumuler des activités parallèles à leurs études . A cela s'ajoute la fermeture des commerces les empêchant de décrocher un travail (au noir), un tremplin qui leur permettait de s'autofinancer. «Avant, je faisais mon petit business. Je revendais des flacons de parfum à bon prix sur des pages web contre un petit bénéfice, ce n'est plus le cas. Notre vie est chamboulée et je ne sais pas combien cela va durer», se désole Apsatou, une étudiante malienne en deuxième année biologie à la faculté Houari Boumediène de Bab Ezzouar. Hormis ces appréhensions, la crainte est encore plus palpable chez certains étudiants fébriles à cause de la vulnérabilité de leur état de santé. «Certains parmi nous traînent des maladies chroniques comme le diabète et l'asthme, le risque d'une éventuelle contamination est à craindre chez cette catégorie d'étudiants», estime l'étudiante en biologie. Pour le moment, la direction des œuvres universitaires prend les dispositions nécessaires pour une bonne prise en charge des étudiants dans le sillage des campagnes d'aseptisations et de sensibilisation. «Les mesures d'hygiène sont respectées au sein des campus universitaires. Des opérations de désinfection des chambres, des escaliers et des espaces environnants sont régulières. Une initiative qui nous rassure en quelque sorte», témoigne Adama, un autre étudiant ivoirien résidant au campus de Ben Aknoun. Ce dernier dit également que les étudiants ne sortent que rarement de la résidence pour s'approvisionner. «Nous nous sommes donné le mot pour ne sortir qu'en cas de force majeure», assure le même étudiant. Mis à part le spectre de la contamination par la Covid-19 qui plane au sein des cités universitaires, les nombreux étudiants étrangers s'accordent à dire qu'ils redoutent le fait que l'année universitaire soit déjà compromise à ce stade, étant donné que la décision de la reprise a été repoussée officiellement au mois de novembre.