Le mouvement de grève entrepris par les étudiants s'élargit et touche d'autres universités, à l'instar de Mostaganem, Chlef, Tlemcen, Boumerdès, El Oued… La grève observée depuis près de quatre semaines dans plusieurs établissements universitaires du pays pour soutenir le mouvement populaire accentue les risques d'une année blanche. En sus des mouvements de protestation enregistrés depuis le 22 février dernier, la grève observée par les étudiants risque de compromettre l'année universitaire en cours. «Le spectre d'une année blanche se précise», a assuré le secrétaire général de l'Union générale des étudiants libres (Ugel). Contacté par nos soins, Salah Eddine Daouadji a souligné qu'au fil des jours passés, le nombre de campus paralysés par la grève ne fait que s'accroître. «Le mouvement de grève entrepris par les étudiants s'élargit et touche d'autres universités, à l'instar de Mostaganem, Chlef, Tlemcen, Boumerdès, El Oued…». A cet effet, notre interlocuteur a appelé le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, à trouver rapidement des solutions pour faire face à cette situation, au risque d'impacter négativement sur la prochaine rentrée. «En plus de nuire à la crédibilité du diplôme universitaire octroyé», a-t-il enchaîné, l'annulation de cette année causera d'énormes perturbations, lors de la prochaine rentrée pour l'inscription des nouveaux diplômés. «Le ministère doit organiser des rencontres dans tous les établissements, pour sensibiliser ces jeunes contre les risques d'une année blanche», a-t-il suggéré. Hier encore, les étudiants sont décidés de poursuivre leur mouvement de grève pour soutenir le mouvement populaire, qui exige le départ du système politique ainsi que toutes ses figures. Depuis près de quatre semaines, les étudiants de l'Université des sciences et technologies de Bab Ezzouar (USTHB), la faculté centrale à Alger, la faculté de médecine de Ben Aknoun et l'université des langues étrangères (Alger 2) sont en grève générale. Lancé par les organisations estudiantines, ce mouvement de débrayage a été fortement suivi dans plusieurs campus du pays. Les revendications de milliers d'étudiants sont celles de millions d'Algériens. Depuis le 22 février dernier, la marche des étudiants est considérée comme l'une des plus importantes mobilisations après celle des vendredis. A travers des marches où des rassemblements, ces jeunes sont prêts à aller jusqu'au bout pour la concrétisation de leurs revendications. Ils appellent, dans leur marche, à l'application de l'article 7 de la Constitution, qui stipule que le peuple est la source de tout pouvoir. Pendant cette période décisive pour l'Algérie, les étudiants ont décidé de poursuivre leur mouvement, et ce jusqu'à la concrétisation des revendications de tout le peuple. S'exprimant à ce sujet, les enseignants du supérieur ont estimé que le mouvement entrepris par ces étudiants est légitime, car il concerne toute l'Algérie. «Les étudiants sont libres de prendre leurs propres décisions», a assuré le coordinateur du CNES, Abdelmalek Azzi, soulignant que «ces étudiants ne cherchent pas à faire entendre leurs propres revendications, mais celles de tous les Algériens».