L'affaire de l'enregistrement sonore sur un prétendu arrangement de matchs s'est accéléré avec le placement sous mandat de dépôt de deux acteurs de cet épisode par qui le scandale est arrivé, à savoir Fahd Halfaya, directeur général de la SSPA Black Eagles (ES Sétif), et l'intermédiaire Nassim Saâdaoui. L'affaire est à son commencement. Elle est entre les mains de la justice. Nul ne pourra entraver son cours. Elle va provoquer un séisme. Le football algérien n'en sortira pas indemne. La situation n'est pas nouvelle. Elle perdure depuis plusieurs décades. Faute d'être sérieusement combattue, elle a fini par faire partie du décor et être totalement admise par les acteurs du ballon rond. Les rares voix courageuses qui ont dénoncé le système corrompu et corrupteur ont été noyées dans un torrent de menaces, d'insultes et de provocations par les gardiens du temple et leurs larbins. Aujourd'hui, grâce à l'action du ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid Ali Khaldi, qui a pris ses responsabilités et a déposé plainte contre X dans l'affaire de l'enregistrement sonore, c'est le système maffieux du football qui est en procès. C'est l'occasion pour en finir définitivement avec le système pourri du football et ses symboles. L'œuvre colossale dévolue à la justice ne peut faire l'économie d'une guerre totale contre le système et ses supports introduits et ancrés dans tout le corps du football algérien. Condamner deux ou trois individus sans raser le système corrompu et corrupteur qui a gangrené le football permettra à ce dernier de se régénérer et de repartir de plus belle. Pour n'avoir pas protégé le football des atteintes multiformes à son intégrité, les assemblées générales des ligues et de la Fédération doivent être dissoutes et refondées avec d'autres personnes propres, intègres qui ne se sont jamais compromises avec le système et ses hommes. L'intégrité et la compétence sont les critères cardinaux sur lesquels doit reposer toute refonte du football. Ces hommes existent. Ils ont été marginalisés. Ils n'ont jamais abandonné leur idéal, celui de servir loyalement le football. Les hommes qui activent dans les structures et organes des différents segments du football doivent s'éloigner du football s'ils ont encore une once d'honneur. Mais il ne faut pas trop compter sur eux. Ce sont des caméléons, des béni oui-oui tapis dans des caisses de résonance, mus par un seul objectif. La défense de leurs sordides intérêts au détriment du football et de l'intérêt général. Ils ont perdu toute crédibilité aux yeux de l'opinion. Si par bonheur l'article 17 du code de l'éthique, devoir de signalement, était mis en œuvre, des centaines de «responsables» à tous les échelons de la pyramide du football seraient lourdement sanctionnés et interdits de toutes fonctions et activités dans le football. C'est tout l'enjeu de cette affaire qui, en définitive, est du pain béni pour tous ceux qui désespéraient de voir se lever un jour nouveau. Il est finalement arrivé. C'est le tournant que le football algérien ne doit rater pour aucune raison.