Les populations de Annaba ignorent où est passée la somme de plus de 12 milliards de dinars issue du programme de la relance économique et celui complémentaire initiés par le président de la République. Tel est le constat établi par les membres de l'association de quartier de la wilaya de Annaba. C'était à l'occasion de la rencontre qu'ils avaient organisée la semaine dernière. Edulcorant leurs propos de : nous n'avons rien contre... Ils ont tracé un accablant état des lieux social, économique et environnemental des populations des 12 communes de la wilaya. Aucun des six chefs de daïra, pourtant invités, les élus des 12 APC, de l'Apn et du Sénat (à l'exception d'un représentant d'El Islah), n'était présent. Les préoccupations des habitants n'intéressent pas les responsables et les élus de notre wilaya. L'opinion publique locale retiendra au moment voulu, le mépris que ces responsables et élus à différents niveaux des institutions de la République affichent à leur encontre, constate Khierredine M., membre d'un comité de quartier à El Bouni. Dans les propos de tous les participants revenaient les qualificatifs : incompétence, défaillance, magouilles, mauvaise gestion, flous dilettantisme. Dans cet état des lieux, la commune de Annaba est particulièrement ciblée. Avec ses 51 km2 et une population de plus de 350 000 habitants (autant en transit de jour en provenance des autres communes et des wilayas limitrophes), ses gestionnaires ont eu droit à un réquisitoire. Même s'il était représenté par un élu, l'absence du président de l'APC (arrivé quelques minutes avant la clôture) n'a pas arrangé les choses. Comme toujours en pareilles circonstances étroitement liées avec le devenir des citoyens, le chef de la daïra de Annaba était absent à cette rencontre. Ce n'est pas l'intérimaire du wali, également absent, qui le lui reprochera. Le contraire leur aurait permis d'être informés sur les conditions de vie de leurs administrés et sur leurs attentes. Des projets retardés, gelés, mis en veilleuse ou en instance, les intervenants en avaient avancés plusieurs. C'est le cas des 600 km de conduites d'eau potable datant de la période coloniale, dont 19 seulement sont en cours de rénovation. Entre temps, d'innombrables et d'importantes fuites sont constatées partout à travers le territoire de la wilaya. Laisser-aller et dilettantisme aussi dans l'approche d'autres projets, tels l'amélioration de l'éclairage public, la réfection de la vieille ville, l'aménagement des espaces verts et places publiques et la réhabilitation de différents quartiers et cités. En matière d'équipements socioéconomiques, les animateurs de la rencontre se sont interrogés sur la non-réalisation du nouveau port de pêche, de l'aérogare Rabah Bitat, de la piscine olympique et de l'état de délabrement qui caractérise la majorité des salles de sport. L'intervention du P/APC de Annaba, arrivé entre temps, n'amènera rien de nouveau si ce n'est que des actions d'embellissement et de réfection ont été engagées çà et là par les 5 secteurs. Il ne dira rien par contre sur les difficultés, les blocages et le piétinement des prérogatives que crée ou impose le chef de la daïra de Annaba fermé à tout dialogue en l'absence d'un réel meneur d'hommes à la tête de la quatrième wilaya du pays.
