L'annonce de 15 000 suppressions d'emplois chez Airbus, dont 1700 prévues au Royaume-Uni, a été qualifiée de nouvelle «dévastatrice» par les syndicats, politiciens ou organisations sectorielles du pays, et les appels à l'aide de Downing Street se font de plus en plus pressants. Ken Skates, ministre de l'Economie du Pays de Galles, où se trouve l'une des principales usines du constructeur au Royaume-Uni, a déploré mardi soir une «nouvelle dévastatrice», jugeant que l'aéronautique était un «élément-clé» de l'économie galloise. Une réunion, mercredi, au Parlement gallois de Cardiff abordera cette question. Airbus emploie 13 500 personnes au Royaume-Uni, soit 10% de ses effectifs mondiaux, sur 25 sites dont celui de Broughton au pays de Galles. «Le secteur est en crise et le gouvernement britannique doit prendre des mesures rapides et décisives tout de suite pour sauver ce secteur et sa chaîne d'approvisionnement» avant «que la crise n'empire», a insisté M. Skates, résumant le sentiment partagé à travers cette industrie au Royaume-Uni. Les compagnies aériennes britanniques British Airways, Easyjet et Virgin Atlantic, l'irlandaise Ryanair ainsi que le motoriste aéronautique Rolls-Royce ont également annoncé des milliers de licenciements et une étude récente prévoit 70 000 pertes d'emplois directs et indirects dans les trois prochains mois dans le secteur. Le groupe SSP, qui possède des restaurants «fast food» dans les gares et les aéroports, vient ainsi d'annoncer jusqu'à 5000 suppressions de postes projetées à cause de l'effondrement du trafic passagers. Paul Everitt, directeur de l'association sectorielle ADS, appelle lui aussi le gouvernement à «des mesures urgentes», notamment «des investissements dans l'innovation au Royaume-Uni, des aides pour recapitaliser la chaîne d'approvisionnement et soutenir des emplois industriels à forte valeur ajoutée». Le syndicat Unite a, pour sa part, fustigé «un nouvel acte de vandalisme industriel», accusant le gouvernement du conservateur Boris Johnson de «regarder depuis le banc de touche pendant qu'un actif national est détruit» et rappelant que la France et l'Allemagne sont intervenues pour aider leurs compagnies nationales ou limiter la casse chez Airbus.