Des dizaines d'immeubles de la cité diplomatique de Dergana, à l'est de la capitale, contiennent de la fibre d'amiante. Construits au début des années 1980, à l'instar de beaucoup d'autres cités à travers le territoire national, les immeubles de la cité contiennent de l'amiante dans plusieurs parties. Outre ce problème qui constitue une menace pour les résidents, ces appartements ont été altérés par une occupation qui a dépassé largement les prévisions initiales. «Ces logements ont une durée de vie limitée qui ne doit pas dépasser 25 années, et ce, dans le meilleur des cas. Cela fait exactement 40 ans que nous occupons la cité. Cette situation renseigne sur la gestion de ces cités, qui est une gestion hasardeuse. Qui se soucie de notre cas, personne», déplore un résident. Au fil du temps, ces appartements sont devenus une source d'inquiétude pour leurs occupants, qui craignent le pire pour leur santé et celle de leurs enfants. La fibre d'amiante qui est une matière hautement cancérigène a été utilisée pour l'aménagement de ces appartements, particulièrement au niveau des murs des façades. «Il y a des panneaux appelés panneaux sandwich, plaqués au niveau des murs de la devanture. Ces panneaux sont faits en amiante. D'autres parties des appartements contiennent également de l'amiante à moindre volume, comme c'est le cas au niveau des toilettes et des salles de bain», fait savoir un résident. D'après les habitants de la cité, cette situation préoccupante n'a pas suscité une quelconque prise en charge de la part des autorités compétentes. «L'OPGI à qui incombe la gestion de notre cité s'est complètement désengagée par rapport a ce problème. Nous avons tenté à maintes reprises d'obtenir une prise en charge, en vain, puisqu'aucune suite n'a été donnée à notre requête. Nous continuos donc à vivre sous la menace du cancer», déplore-t-il. Les habitants de ces immeubles lancent un appel aux autorités compétentes afin qu'elles se penchent sur leur problème. «Nous demandons à ce que des travaux de désamiantage soient lancés, à l'instar de ce qui se fait dans d'autres pays qui connaissent le même problème. Sinon, les autorités doivent nous reloger, car l'enjeu est énorme, puisqu'il s'agit de préserver la santé de centaines de citoyens», lance-t-il. Nous avons tenté d'avoir des explications sur cette question qui taraude l'esprit des citoyens depuis des années, sans succès. Les responsables de la direction générale de l'OPGI et les multiples sous-directions qui se trouvent dans la capitale ne daignent pas répondre. En attendant de soustraire ces citoyens à un sort qui s'assombrit de jour en jour, ces derniers doivent faire preuve de beaucoup de patience, car entre-temps, nombreux sont ceux qui sont déjà affectés. «Nous avons contracté des maladies respiratoires et des infections de la peau, ainsi que des allergies. Mais le plus dangereux, c'est de voir certains d'entre nous contracter des tumeurs. Nous ne voulons pas arriver à ce stade», conclut notre interlocuteur.
