Dans la révision de la Constitution, le Président n'a pas prévu de modifier l'article 94 qui dit que «lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions, la Cour constitutionnelle se réunit de plein droit et sans délai, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous moyens appropriés, propose, à la majorité des trois quarts de ses membres, au Parlement de déclarer l'état d'empêchement». Voter ou pas ne change rien sur cet article et le fait que le président du Conseil de la nation (Sénat) prend donc l'intérim de la Présidence. Mais qui est-il ? Pour l'instant, il s'appelle Salah Goudjil, a 90 ans et une longue carrière derrière lui, membre du comité central du FLN, commissaire politique du FLN, ministre, député, il finit sénateur FLN en 2013 puis, au départ de Bensalah pour assurer l'intérim de la présidence de la République, prend l'intérim de la présidence du Sénat en tant que doyen. Bensalah ne voulant pas réintégrer le Sénat après l'élection du président Tebboune, Salah Goudjil reste intérimaire, ce qui lui vaudra d'être président de la République par intérim si le président Tebboune a un empêchement. La logique reste intacte, le FLN est toujours président, sauf que la loi stipule que 15 jours après l'intérim de la présidence du Sénat, des élections doivent être organisées pour élire un nouveau président du Sénat. Goudjil a pris l'intérim en janvier 2020, nous sommes en novembre, il est toujours président du Sénat, sans élections, «rien n'a changé, j'étais, je suis et je reste président», a-t-il déclaré, présidant au passage une réunion «en réponse aux aspirations du peuple et à ses revendications légitimes, à commencer par la première des priorités : l'amendement de la Constitution». Le Conseil de la nation a donc prolongé la présidence de Salah Goudjil en violation de la loi et c'est son président qui va devenir président de la République. Pour combien de temps ? Advertisements