Même si le taux de participation est faible, Saïd Sadi va plus loin et cite des sources fiables, il n'y aurait pas plus de 6% de votants. De l'autre côté des barbelés, Salah Goudjil, double intérimaire en tant que président du Sénat par intérim et potentiel chef de l'Etat par intérim, a été aussi plus loin, «l'Algérie s'est engagée pleinement et de manière effective dans une nouvelle ère». Ce fossé entre 6% et le pleinement est le même qui sépare ceux qui sont dans le sérail des autres. Comment le combler ? A moins d'une armée de pelleteuses c'est impossible, mais heureusement, les Algérien(ne)s sont déjà passé(e)s à autre chose, la Constitution a été adoptée et chacun sait que, dorénavant, l'essentiel n'est pas dans le texte, mais dans la pratique. En pratique, le 1er novembre a été consacré à fêter le déclenchement de la Révolution et les glorieux martyrs, le 2, les résultats du référendum que personne n'a demandé sont tombés, et dès le 3, première surprise, Benyounès est libre après 1 an de prison, plusieurs ministres et walis sont acquittés et la saisie d'une partie des biens de Haddad est levée. Que signifient ces coïncidences au lendemain de l'adoption de la nouvelle Constitution ? Justement, il faut lire l'article 163 qui dit que «la justice est un pouvoir indépendant, le juge est indépendant et n'obéit qu'à la loi». Avec ce résultat pour ne prendre que deux exemples significatifs, Benyounès 1 an de prison, le journaliste Drareni 2 ans malgré l'article 54 qui dit que «le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté». Le même jour, la Présidence se retrouve piégée et annonce, très tard, que le Président a contracté le virus, ce que tout le monde savait déjà, et comme elle ne peut admettre que son état est grave, elle parle «d'analyses et de traitement». Ce qui signifie qu'il est impossible de faire des analyses en Algérie, mais surtout que le traitement donné en Algérie ne fonctionne plus. Prochain référendum, combien sont-ils à croire ce que dit la Présidence ? Advertisements