En souffrance depuis plus de 14 années, le projet de réhabilitation de l'unique salle de cinéma de la ville de Guelma El Intissar (Le Triomphe), datant de l'époque coloniale, située à l'intersection de la rue Mihoub Ben Taïbe et du boulevard Souidani Boudjemaâ, ne semble pas trouver son épilogue. Cultivant le flou durant toutes ces années, les autorités de la wilaya n'ont jamais évoqué, avec exactitude, les raisons de ce retard. Mais il fallait bien que certaines vérités éclatent au grand jour. «Ce que je peux vous dire à ce sujet c'est que ce projet n'est pas encore clôturé faute de documents indispensables», a déclaré à El Watan Abdelssamed Messaoud, directeur de la culture de la wilaya. «Nous avons saisi la DLEP, car le projet était sous sa tutelle. Mais à ce jour nous n'avons reçu aucune réponse», a-t-il précisé. Ainsi, la situation du projet qui a vu son programme notifié en 2006, serait encore plus complexe, tant dans son aspect qualitatif que financier. Il est question d'une enveloppe de 31,172 millions de dinars consommée dans des travaux «qui sont finalement entachés de réserves», nous confirment des fonctionnaires au fait du dossier. «Les travaux entrepris ont pris fin en 2011, mais des réserves sont apparues très vite notamment pour les tissus et draperies de la salle. Le rapport de la Protection civile avait indiqué clairement l'absence d'homologation pour les tissus qui devaient être ignifuges», concluent nos interlocuteurs. Inexploitée pour des raisons évidentes aujourd'hui, elle resta fermée au public, même sous la tutelle de l'Ex-CAIC dissous. Dans un sursaut d'orgueil, les autorités locales en l'occurrence l'APW de Guelma, avaient, il n'y a pas si longtemps, adopté l'octroi de 1,4 millions de dinars pour consolider l'étanchéité de la toiture ainsi que l'électricité. S'en suivra d'autres études pour des montages financiers plus importants dans le but de «refaire ou compléter» les travaux. En clair une enveloppe, encore une autre, de 42 millions de dinars, avec respectivement 12,8 millions de dinars pour l'aménagement et 29,7 millions de dinars pour l'équipement, devait être dégagée, mais n'a pas abouti, a-t-on appris. Quoi qu'il en soit, ce haut lieu du 7e art dont la création remonte à la fin des années 1920 à Guelma baptisée «Les variétés» inscrit depuis le 2 août 2005 au patrimoine du ministère de la culture est aujourd'hui dans l'impasse. Advertisements