A l'intérieur de la gare routière des Grands invalides de la guerre de Libération (Caroubier) et ses abords, la grande affluence n'était pas au rendez-vous. Le protocole sanitaire était mis en évidence sur le fronton de l'entrée. L'accès était marqué par une prise de la température obligatoire par les agents de sécurité avec l'impératif port de bavette dès que le pied a foulé l'enceinte de la gare. Une indication au sol a été placée afin de faire respecter la distanciation physique devant les guichets de vente de billets équipés de verre plexiglas. Néanmoins, il a été constaté que dans le hall principal, un vide inhabituel s'emparait des lieux, avec un nombre de passagers très réduit, si l'on venait à comparer avec l'affluence qui régnait en temps normal. Même les commerces implantés à l'intérieur de la gare étaient partiellement ouverts. Certains étaient en pleine préparation pour une ouverture «probable», pour aujourd'hui, selon les témoignages recueillis auprès d'un propriétaire de boutique d'artisanat. Les voyageurs présents sur les lieux ont tout de même affiché leur satisfecit quant à la cette reprise de la circulation des bus de voyageurs qui n'a que trop duré. C'est le cas d'un jeune travaillant à Alger et qui se rend à Ouargla, dans le sud du pays, pour rejoindre sa famille. Pour ce dernier, c'est une grande délivrance après avoir longtemps souffert avant de rentrer chez lui. «Bien que le transport activait d'une manière illégale, il n'en demeure pas moins que les prix étaient exorbitants», confie le jeune. «Cela m'a grandement pénalisé vu les tarifs appliqués qui étaient bien au-dessus de mes moyens», explique-t-il. De son côté, Boukhaoua Farid, le directeur de l'agence du Caroubier de la Sogral, a déclaré à l'APS que cette reprise «graduelle» était «très attendue» par les voyageurs. Quant à la reprise générale du trafic du transport en question, le responsable a expliqué que cela pour le moment n'est pas possible du au fait que «certaines grandes lignes ne peuvent être assurées en raison des horaires de confinement qui sont toujours en vigueur dans 29 wilayas». Par ailleurs, cela coïncide avec intempéries qui perturbent, selon lui, le trafic routier, à cette période de l'année avec des routes bloquées par les chutes de neige. Notons que plusieurs départs ont été enregistrés ce samedi, avec «un plus grand trafic vers le sud du pays» (Ouargla, Ghardaïa, Tamanrasset, In Salah) et vers l'est de l'Algérie (Constantine, Annaba, Skikda, Sétif, Khenchela). M. Boukhaoua s'est réjoui du fait que la reprise du transport interwilayas allait permettre aux voyageurs d'acheter leurs billets à des prix beaucoup plus raisonnables par rapport au transport clandestin. Taxis inter-wilayas Durant ce week-end, la station de taxi interwilayas a connu un taux d'affluence très bas. La tendance était plutôt pour les régions de l'est du pays où des voyageurs faisaient le pied du grue à travers les arrêts en partance vers leurs lieux de résidence. Pour le représentant de l'Union nationale des chauffeurs de taxi (UNCT), Aziouez Boukerrou, cette faible affluence est due au fait que les citoyens des autres régions ont rejoint leurs wilayas avant même l'application de cette décision qui était, faut-il le rappeler, inattendue. M. Boukerrou a indiqué, en outre, que comme les horaires de confinement partiel ont été maintenus de 20h à 5h du matin, les horaires de la station ont été réadaptés. Ainsi, les voyageurs peuvent se présenter à partir de 6h avec un dernier départ programmé à 15h. Le représentant de l'UNCT a précisé que le protocole sanitaire est «respecté à la lettre» avec le port obligatoire de la bavette par les chauffeurs et par tous leurs passagers, la disponibilité du gel hydroalcoolique à bord des taxis et aussi la limitation du nombre de voyageurs à 50% des capacités du véhicule (5 personnes pour les véhicules à 9 places et 4 personnes pour les véhicules à 6 places). Ajoutant que la tarification habituelle a été maintenue, «parce que les taxieurs ont pensé aux voyageurs qui empruntent ce moyen de transport et qui ont des moyens financiers modestes», a-t-il déclaré. Il conclura en déplorant que les dix mois d'arrêt du transport routier des voyageurs aient profité aux chauffeurs de taxi clandestins qui ont appliqué des prix «inimaginables». Hier, l'activité a connu un retour à la normale, avons-nous constaté. Quant aux chauffeurs clandestins qui avaient pignon sur rue sur cette activité, leur présence à été constatée tout de même sur les lieux. Avec la reprise du transport inter-wilayas, les clandestins ont carrément préféré rester disponibles pour les court trajets de la capitale où l'enjeu paraît plus intéressant. Selon un clandestin qui affichait profil bas, «travailler dans la capitale est maintenant plus lucratif. Il faut savoir qu'un court trajet entre la gare routière jusqu'à l'extrémité de la capitale à Zéralda où à Réghaïa est facturé à 800 da et la demande existe. Il faut juste savoir s'adapter à toutes les situations», confie le chauffeur. Advertisements