Une cinquantaine de familles qui occupent des baraques au lieudit Sylvain, dans la commune de Bordj El Bahri, organisent depuis des semaines des rassemblements au niveau de la ligne du tramway qui fait face à leur quartier. Ces citoyens frondeurs ont accroché une banderole aux remparts qui séparent la station du tramway de la route, «30 années d'attente sans entrevoir le bout du tunnel», peut-on lire sur cet écriteau dont la teinte commence à s'estamper sous l'effet du temps et de ses aléas. «Cela fait exactement 30 ans que nous occupons ce bidonville. Pendant toute cette durée, nous avons toujours nourri l'espoir d'être relogés, en vain», confie un membre de l'association du quartier. D'après les occupants de ce site, le bidonville a été érigé durant les années 1990, «la période de l'insécurité qu'a connu le pays nous a poussés à nous installer dans cet endroit. Chaque occupant a une histoire tragique derrière lui. Nous avons, pour la plupart d'entres nous, fuit les affres du terrorisme pour nous retrouver par la suite coincés dans ce bidonville pour longtemps», explique-t-il. Ces citoyens qui ne cessent d'organiser des rassemblements et des sit-in, que ce soit au niveau de l'APC de Bordj El Kiffan ou carrément sur la voie publique, font savoir que les autorités locales les ont recensés depuis 2007. «Tous les occupants des bidonvilles qui ont été recensés avant 2007 ont été relogés dans le cadre du programme de la wilaya, sauf les occupants du bidonville Sylvain», déplorent-ils, et de préciser, «entre temps, nous vivons, nous et nos enfants, dans des conditions déplorables. Ces dernières ont affecté notre santé et celle de nos enfants». En effet, la majorité des occupants ont contracté des maladies qui sont liées directement aux conditions de vie inhumaines. «Nos enfants souffrent de maladies respiratoires et allergiques. Même les adultes que nous sommes souffrons également de maladies nerveuses dues aux conditions de vie qui ne sont pas dignes des êtres humains», fait-on savoir. Les occupants du bidonville ont fini, au fil des années, par s'organiser en association afin de focaliser leurs efforts et de faire entendre leur voie en rang serré. «Nous avons eut la bonne idée de nous organiser en association pour donner de la crédibilité à notre demande. Cependant, les responsables locaux ne l'entendent pas de cette oreille. Nous avons, depuis l'année 2007, pris attache avec toutes les instances chargées de régler notre problème, mais aucune d'entre elles ne nous a répondu favorablement. Nous continuons de nourrir l'espoir qu'un jour nous allons bénéficier de relogement au même titre que tous les occupants des bidonvilles qui ont été relogés», indique-t-il. Ces citoyens affirment avoir, tout au long de ces années, pris attache avec toutes les autorités concernées par leur problème. Néanmoins, aucune de ces autorités compétentes, que ce soit l'APC de Bordj El Kiffan ou les services de la wilaya d'Alger, n'ont daigné répondre favorablement à leurs doléances. Advertisements
