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Perdu de vue, il renaît dans l'informel
LE CHARDONNERET DE SOUK AHRAS
Publié dans El Watan le 30 - 08 - 2021

Le chardonneret de Souk Ahras, un label d'une espèce unique dans son genre, un emblème pour toute une région qui en faisait un compagnon indissociable des habitants des maisons à patios d'une ville éprise d'art et de culture, un être au plumage aussi attrayant que ces hommes aux allures d'artistes, nés dans l'ambiance d'une période révolue, mais, ô combien porteuse de valeurs où le lucre et le gain facile étaient loin d'être érigés en mode de vie.
Victime de bradage et d'une chasse au filet menée depuis plus trois décennies, l'oiseau repère de Souk Ahras n'est visible que du côté de quelques rares oiseleurs qui gardent le meilleur pour l'utilisation personnelle. «Plus de 80% des chardonnerets proposés à la vente sont acquis dans d'autres régions du pays et sont revendus au prix fort et ce sont des acheteurs peu avisés qui croient que tout ce qui est étalé à Souk Ahras est authentique.
L'espèce, qui est en phase critique d'extinction, a des caractéristiques qui n'existent nulle part ailleurs et tous les professionnels de Souk Ahras les connaissent. Je peux en citer une : le chardonneret de Souk Ahras est l'un des rares oiseaux chanteurs qui émettent en glottale plusieurs sons variés même quand le bec est fermé», a expliqué Djamel N., un oiseleur qui garde une lignée racée dans sa maison où des couples sont à l'abri des rabatteurs et autres commerçants de la dernière vague.
Il ajoutera ceci : «Nous sommes près d'une dizaine de personnes qui ont cultivé au fil des années une relation aussi solide que celle qui nous lie à nos proches. Le chardonneret est une créature noble qui ressent le respect de l'autre et le degré de convivialité que vous lui manifestez et je vais vous étonner encore quand je vous raconte des anecdotes et des situations où ce dernier fait preuve d'insolite. Il m'arrive de rentrer à la maison avec des soucis majeurs et le premier chant d'accueil n'est suivi d'un écho de ma part, notre oiseau garde le silence jusqu'à ce que soit émis un premier signe de bonne humeur de ma part.»
Une mort certaine d'une race
Ce sont là des détails que les revendeurs des chardonnerets «métis» ne comprendront jamais et c'est toute l'histoire d'un circuit de destruction massive de la faune et de la flore à Souk Ahras qui est mise à l'épreuve. Dans les forêts de Zaârouria, Lakhdara, Mechroha et bien d'autres régions boisées où le chant de cet oiseau faisait la joie des promeneurs, son passage devient rarissime et sa protection n'a pas encore effleuré l'imaginaire des parties concernées, société civile et citoyen lambda compris.
Le nombre sans cesse décroissant de cette espèce et le «métissage» programmé par les rédacteurs des bulletins de bonne santé et autres carriéristes des secteurs capables de prouesses sont vécus comme une fatalité et son extinction va sans réaction visible. «Nous assistons impuissants à une mort certaine de cette race qui n'existe nulle part ailleurs et au lieu de déclarer un plan d'urgence pour sa préservation en concertation avec des connaisseurs, force est de constater une volonté de ne point associer le problème aux préoccupations majeures de l'environnement. Des palliatifs à l'instar de quelques lâchers sporadiques ne font qu'accentuer notre inquiétude par rapport aux derniers spécimens restants.
Ce sont pratiquement les mêmes étapes qui avaient précédé la disparition au milieu de la dernière décennie le cerf de Barbarie. Tout comme la perdrix et le lièvre. On s'en souvient, mais on n'en voit plus aujourd'hui», a signalé un groupe de citoyens de la région de Mechroha. Ils ont fustigé, par la même occasion les auteurs des opérations de chasse au filet menées dans les rares nids restants des chardonnerets, notamment dans les régions de Sidi Badr, Lakhdara et Aïn Zana.
Dans cette dernière localité, il existe dans l'une des parties les plus vierges de la forêt El Ma Lahmar une zone où résistent encore quelques rares couples qui composent avec d'autres rescapés un groupe capable de reproduction de l'espèce authentique de Souk Ahras. Protégé ou porté dans le viseur des groupes destructeurs ?
Lutter contre le braconnage
C'est là toute l'histoire de l'irréversible avancée du lucre et le gain facile sur nos richesses naturelles. Les récents incendies n'ont pas été pour favoriser cette situation et l'on doute fort que bon nombre de ces oiseaux soient pris par les feux à Zaârouria, entre autres, l'une des communes réputées par la densité de sa flore et la diversité de sa faune. S'agissant des associations porteuses des intitulés de la protection de l'environnement, l'implication à ce sujet se fait rare et les quelques militants que nous avons tenté de faire parler ont refusé de se prononcer sur le sujet, soit par méconnaissance, soit par simple nonchalance à un problème qui ne semble pas susciter l'émoi pour la majorité des huit entités questionnées.
Dans le sillage des grandes propositions faites par un profane et éleveur de chardonnerets, en l'occurrence B. Abdeouahab, il est indispensable de sensibiliser l'ensemble des parties concernées par la mise en relief du patrimoine de la région afin de lancer l'idée de fixer une date phare pour une journée du chardonneret à l'instar de la fête des cerises. «Si nous réussissons à officialiser l'intérêt que nous portons pour l'un des symboles de notre région et/ou à susciter, d'abord, une solidarité autour de cet oiseau, nous irons droit vers la création des canaux de lutte contre le braconnage, toutes espèces confondues, la création d'un noyau de sensibilisation et la préservation de cette espèce en voie de disparition», a-t-il souhaité.
Les plus optimistes estiment à moins de cinq ans la disparition totale du chardonneret de Souk Ahras.
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