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Un véritable gouffre financier
CHU Dr LAKHDAR ABDESSLAM BENBADIS DE CONSTANTINE
Publié dans El Watan le 27 - 10 - 2021

«Tout simplement, on ne peut pas faire du neuf avec du vieux», c'est avec cette fameuse citation que Dr Abdellah Benarab, président de la commission de santé de l'APW de Constantine a synthétisé l'état catastrophique du Centre hospitalier universitaire (CHU) Dr Lakhdar Abdesslem Benbadis, lors de la dernière session de cette assemblée tenue la semaine écoulée. «Nous ne pouvons pas incomber cette situation aux actuels responsables de la santé ; ils n'y sont pour rien. Ce n'est pas de leur faute, ils ont hérité cette infrastructure qui est devenue un véritable gouffre financier.
D'énormes budgets ont été débloqués pour la réhabilitation des services, pour l'achat des équipements et autres, en vain», a-t-il déclaré à El Watan. Et de poursuivre que cet établissement n'est plus valable pour être un centre hospitalo-universitaire. Même la formation des médecins a été lourdement impactée, face au manque des moyens et à cause de l'exiguïté des services de cet établissement. Une réalité mise déjà à nu durant la pandémie de la Covid-19, faisant surgir de nombreux dysfonctionnements. Encore une fois, un tic-tac de la pendule de la vérité qui fait fendre le rêve «d'une Algérie dotée d'un meilleur système de santé, au Maghreb et en Afrique», où son secteur de santé est dessous des normes tracées à l'intérieur de son territoire.
Cela sans oser se comparer aux normes internationales. Lors de la session de l'APW, la commission de la santé a présenté un rapport accablant illustré par des photos des plus affligeantes de certains services, commençant par celui des urgences, où atterrissent la majorité des patients. Les lieux connaissent des infiltrations d'eau depuis plus de 10 ans, menaçant la stabilité du sol. Le hic est que, jusqu'à l'heure actuelle, on n'a pas encore déterminé la provenance de ces fuites d'eau.
En plus des équipements et des appareils anciens et usés, les malades se déplacent vers d'autres services pour le scanner, l'échographie et autres. Le personnel médical, et en dépit de la nouvelle loi établie pour sa protection fait toujours face aux menaces et aux agressions à l'arme blanche. Dans le rapport de la commission de l'APW, le manque d'agents de sécurité et de nettoiement demeure un point noir depuis le gel des recrutements décidé par le ministère de la Santé. «Le CHU a bénéficié, grâce au wali, de 10 agents répartis pour la sécurité et le nettoiement, au moment où les besoins sont à 50 agents uniquement pour la sécurité», est-il souligné dans le rapport dont El Watan détient une copie.
Des appareils indispensables en panne
Même constat pour les autres services, dont le SAMU où on parle d'un manque du personnel paramédical. Le SAMU a besoin de 12 paramédicaux supplémentaires, sans parler de l'insalubrité, la pénurie des consommables, des tenues de malades, des masques d'oxygène, du manque de sanitaires, d'obus d'oxygène de 30 litres pour chaque malade, des masques de protection anti-covid et de lits. «80% des appareils disponibles ont été obtenus grâce aux dons des bienfaiteurs», a dévoilé ladite commission. Mais la question qui se pose durant toutes ces années est où sont passés les budgets colossaux débloqués pour la gestion du CHU ? Pis encore, des appareils très indispensables sont en panne, à l'instar de l'échographie du service de cardiologie.
Ce service, déjà situé aux deuxième et troisième étages, connaît une insuffisance d'espace et de médicament nécessaires. Parlant toujours des appareils non opérationnels, notons celui de la luminothérapie, qui est en panne depuis deux ans au sein de la maternité. Pour ce qui est du service des naissances prématurées, les insuffisances sont signalées à tous les niveaux, citons à titre d'exemple la carence dans les pousse-seringues, en couveuses et tables chauffantes. A ce bilan de déficits, s'ajoutent les deux sources d'oxygène qui sont également en panne depuis plus d'une année dans un tel service régional, recevant 60% de la population de Mila et 5% de la wilaya de Constantine. Pour le service de la maternité, il est nécessaire de rappeler que les lieux ont fait l'objet d'une grande opération de réhabilitation et d'équipements pour un budget énorme, mais vite plusieurs anomalies et malfaçons sont remontées à la surface.
N'y-a-il pas un budget actuel ou au moins des conventions signées au préalable avec des fournisseurs, afin de réparer ces machines ?
Pour ce qui est du service de la pédiatrie, un espace de réanimation fait un grand défaut, mettant la vie des enfants en otage.
Un secteur de la santé hors normes
«L'architecture de cet établissement ne répond plus aux normes nationales. Comme je l'ai déjà mentionné dans le rapport de la commission, le CHU a été réalisé en 1841 en tant qu'hôpital militaire, puis transformé en hôpital civil en 1880. A l'origine, il a été conçu pour une population de 100 000 habitants. Aujourd'hui à Constantine, nous sommes plus de 1 million d'habitants. C'est devenu un musée plus qu'autre chose», a rappelé à El Watan Dr Benarab. Et de revenir sur la formation des médecins : «Non seulement, il n'est plus suffisant à cause de la surcharge des malades, mais surtout pour la formation hospitalo-universitaire. Il ne remplit plus ce rôle, à cause du manque d'espace. Où mettre les résidents et avec quel matériel on les forme ? Même si on veut acheter de nouveaux appareils, on n'a plus où les installer. Il y a des insuffisances dans la formation des médecins, car l'établissement étouffe à cause de la surcharge. Même pour les travaux d'entretien, ces derniers deviennent insuffisants et demandent beaucoup d'argent. A la fin, c'est la population qui paie les pots cassés. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que la santé a un coût, mais elle n'a pas de prix.»
Depuis des années, les médecins n'ont cessé de dénoncer cette situation, en finissant par envahir les rues des grandes villes de l'Algérie en 2018 pour exprimer leur ras-le-bol et défendre la dignité du malade. Hélas, ils avaient été matraqués par la police et défiés par les autorités à l'époque. Les résidents et tout le personnel médical n'ont été réhabilités que durant la pandémie arrachant de par leur engagement le statut de l'armée blanche. La commission de l'APW a plaidé pour un élargissement du tissu sanitaire, expliquant que le CHU représente 82% des offres de soins dans la ville du vieux Rocher, assurant plus de la moitié d'hospitalisation et des admissions. Selon les normes en Algérie, une polyclinique doit être mise au service de 25 000 habitants et une salle de soins pour 6000 habitants.
Un grand problème de gestion
Hélas, la commune de Constantine a battu tous les records disposant d'une polyclinique pour 31 939 habitants et une salle de soins pour 22 373 habitants. Parlons du territoire de toute la wilaya et en termes de chiffre, Constantine assure un lit pour 331 habitants ; une polyclinique pour 28 948 habitants et une salle de soins pour 7937 personnes. Mais quelles solutions, à court et à long termes, proposent les auteurs de ce rapport ? «Constantine connaît des déserts médicaux, surtout dans les daïras de Hamma Bouziane et Aïn Abid. Il faut déployer les moyens humains et matériels dans le but de prendre soin de la santé des habitants de la wilaya et réaliser des structures environnantes.
Il faut également créer des EPH dans la commune de Benbadis (connue par El Haria) et de Beni H'midene. L'actuel wali a adressé une lettre au Premier ministre pour demander de relancer le projet d'un nouveau CHU à Ali Mendjeli, qui est devenu une nécessité pour la wilaya. Ce projet est gelé depuis des années», a précisé Dr Abdellah Benarab. Concernant le CHU Dr Benbadis, les membres de la commission ont proposé l'intégration du centre de formation Ahmed Boudermine comme une extension du CHU; en tant que service des urgences.
En réponse à cet exposé, Abdelhamid Bouchelouche, Directeur de la santé et de la population (DSP), n'a pas nié cette réalité évidente. Mais il a expliqué que le CHU souffre d'un sérieux problème de gestion caractérisé par des poursuites judiciaires. Selon ses dires, le directeur actuel du CHU trouve des difficultés à placer des responsables pour gérer les services. Tout le monde a peur d'assumer la responsabilité.
M. Bouchelouche a avoué également le manque des médecins spécialistes dans la wilaya de Constantine. Que feront toutes les autorités concernées après cette réunion ? Vont-elles agir ou plutôt remettre le dossier, avec tant d'autres, au placard ?
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