La jeune Berkat Nadia est décédée le 22 janvier dernier dans l'explosion survenue au niveau du laboratoire de la cimenterie de Chlef. Elle appartenait à une famille nombreuse de 7 enfants, dont la mère avait été ravie aux siens en 1988, et occupait le poste de chimiste dans ladite entreprise. Après avoir pu surmonter cette douloureuse épreuve, le père, Berkat Abdelkader, un retraité de Naftal, a entamé les démarches pour obtenir le capital décès et une pension de la défunte. Le 2 février 2005, il dépose un dossier complet à l'agence CNAS d'Oued Sly dont dépend l'entreprise du ciment et dérivés de Chlef (ECDE). Cependant, contre toute attente, il s'est vu notifier un rejet de prise en charge au motif qu'il « est titulaire d'une pension de retraite qui dépasse le SNMG, soit 11 617,80 DA. » En date du 27 février, il introduit un recours auprès de la commission de wilaya de recours de la CNAS de Chlef qui lui réservera la même suite pour les mêmes motifs. Celle-ci est composée du directeur de la CNAS et de représentants de la direction de l'action sociale, de l'inspection du travail, de la chambre de commerce et d'industrie et de l'UGTA. Elle fait néanmoins savoir à l'infortuné que, dans le cas d'une opposition à ce rejet, il peut saisir la Commission nationale de recours dans un délai de deux mois. Non satisfait de la décision de la CNAS, le père a adressé plusieurs requêtes aux autorités centrales concernées, dont les ministres de l'Industrie et de l'Emploi et de la Solidarité nationale. « A ce jour, je n'ai reçu aucune suite à mon courrier ; pourtant ma fille est décédée dans l'exercice de ses fonctions. Elle ouvre normalement droit à un capital décès et à une pension, comme cela a toujours été le cas pour de pareils faits. Je considère que la perte d'un être cher, dans ces conditions, mérite réparation et soutien de la part de l'organisme social », dira-t-il les larmes aux yeux, lors de son passage dans notre bureau. Il a tenu, par ailleurs, à souligner « l'élan remarquable de solidarité manifesté par les responsables et travailleurs de l'ECDE durant les moments difficiles. » Rappelons qu'au lendemain de l'explosion survenue à la cimenterie et qui avait coûté la vie à trois laborantins, le ministre de l'Industrie s'était rendu sur les lieux et avait donné des instructions aux responsables concernés pour une prise en charge sociale des familles des victimes.
