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OAS et colonisation
La France doit assumer son passé
Publié dans El Watan le 11 - 07 - 2005

La vague révisionniste de l'histoire de la colonisation française en Algérie se heurte à de fortes résistances. Pour le vice-président de la Ligue des droits de l'homme, Gilles Manceron, le traité d'amitié franco-algérien passe nécessairement par la reconnaissance de la France de son passé colonial. Pour lui, la colonisation est la négation même des droits de l'homme.
On assiste à une réhabilitation de l'Organisation armée secrète (OAS). A Marignane, une stèle a été érigée aux membres de cette organisation, coupables d'attentats. Les nostalgiques de l'Algérie française sont-ils de nouveau fréquentables ? Que s'est-il passé à Marignane ?
Nous avons demandé une nouvelle fois l'interdiction de cette commémoration après que la stèle eut été érigée lundi dernier. Le préfet a décidé d'interdire la manifestation et le maire a décidé de surseoir aussi cette commémoration. Les partisans de l'Organisation armée secrète (OAS) ont décidé de passer outre et avaient organisé un rassemblement devant le cimetière de Marignane, en faisant venir leurs militants par bus de plusieurs départements du sud de la France. Il y avait des gens connus pour leur appartenance à l'OAS et des militants du Front national ainsi que des personnes qui gravitent autour de ces nostalgiques de l'Algérie française. Parmi les manifestants, outre l'Association de défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l'Algérie française (ADIMAD), plusieurs représentants du FN, dont l'un de ses vice-présidents, Roger Holeindre et Marie-France Stirbois. Les CRS avaient pris position dans le cimetière pour empêcher la commémoration. Il y avait aussi des contre-manifestants, des militants de la Ligue des droits de l'homme, les enfants des victimes des attentats de l'OAS, dont les enfants des inspecteurs d'académie tués par cette organisation à El Biar, sur les hauteurs d'Alger (dont l'écrivain Mouloud Feraoun, ndlr).
Que cherchent réellement les partisans de l'OAS, une reconnaissance officielle, peser sur la vie politique... ?
Ces groupes nostalgiques défendent leur conception congelée du passé. A Perpignan, ils ont fait la même chose, il y a deux ans. Les élus locaux et les forces politiques ne sont pas assez vigilants. Certains politiques cèdent aussi par électoralisme et ignorance. Les autorités françaises et la société n'ont pas fait leur travail sur le passé colonial. Les partis politiques sont très passifs. Ces nostalgiques, comme vous les appelez, ont reçu un soutien des élus locaux. Le maire Daniel Simonpieri, qui avait cédé une parcelle du cimetière pour la stèle, a été même remercié par le président de l'Adimad, Jean-François Collin. Le maire de Marignane a été élu sous l'étiquette Front national (FN) puis il est passé, après la scission de ce parti, au MNR de Brunot Mégret et depuis il s'est rapproché de l'UMP (parti au pouvoir). C'est un peu le même parcours que le maire de Nice et de Perpignan. Il y a dans la majorité beaucoup d'hommes politiques qui ne font preuve d'aucune vigilance et qui agissent par électoralisme.
On a l'impression qu'il y a d'étranges coïncidences. Après la loi de février qui vante les bienfaits de la colonisation, une stèle pour les assassins de l'OAS, la France est-elle en train de réviser son passé colonial ?
La loi de février a été préparée par deux parlementaires qui ont auditionné des extrémistes, mais pas des historiens et des universitaires qui ont fait un grand travail de recherche depuis 20 ans. Ces universitaires ont organisé des colloques franco-algériens et maîtrisent mieux le sujet que les nostalgiques de l'Algérie française. Nous sommes à la croisée des chemins de la société française. Les universitaires sont critiques vis-à-vis de la colonisation, pas les extrémistes.
En Algérie, on vit très mal cette relecture de l'histoire. L'Etat et la société civile ne comprennent pas ce révisionnisme. Peut-on encore, d'après vous, parler de traité d'amitié entre l'Algérie et la France ?
On peut difficilement parler du traité d'amitié dans ce cas-là. Plutôt de relations bilatérales économiques. Ce contentieux passif doit être réglé. La société française et les autorités françaises doivent enfin reconnaître que la colonisation est contraire aux droits de l'homme, elle en est même une négation. La colonisation n'a rien de positif, elle n'a rien apporté de positif. C'est seulement après cette reconnaissance qu'un traité d'amitié est possible.


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