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Patrimoine maghrébo-andalou en Algérie
Musique Devoir de mémoire
Publié dans El Watan le 05 - 11 - 2005

Si sur le fond, l'on ne peut qu'adhérer à ce type de démarches - apparemment fédératives -, et si l'on ne saurait raisonnablement mettre en cause la bonne foi et l'engagement des participants, force est pourtant de s'interroger ici sur les raisons profondes d'un fléau dont on serait presque tenté de penser qu'il est typiquement algérien : la perte chronique de mémoire chez nombre de nos élites et, surtout, la récurrence d'un fantasme particulièrement ravageur, celui de la « tabula rasa » (table rase).
En effet, pour le cas qui nous préoccupe, on peut tout à fait comprendre le sentiment d'« exaspération » de Noureddine Saoudi (l'un des spécialistes invités) qui s'insurge « que l'on remette à chaque fois sur le tapis un sujet connu, traité, si ce n'est pas, au bout du compte, entièrement usé » (L' Expression). Sans prétendre nous lancer ici dans un trop long retour en arrière, il convient néanmoins de rappeler que, depuis les premières tentatives de Edmond Yafil durant la période coloniale, on ne compte plus les travaux menés à travers tout le pays (dans les villes où ces répertoires se sont historiquement développés et maintenus) par nombre de musiciens, musicologues, amateurs éclairés, associations, etc. pour sauvegarder par l'écrit les chefs-d'œuvre de l'art maghrébo-andalou en Algérie. Si ces tentatives ne présentent pas toutes - loin s'en faut - les garanties de fiabilité et de rigueur scientifique, il convient pourtant de rendre hommage à ces expériences courageuses et d'apprécier à sa juste valeur la somme de connaissances ainsi capitalisées durant des décennies. La création en 1968 de l'Institut national de musique, à l'initiative de feu Mohammed Seddik Benyahia, s'inscrivait ainsi dans une longue tradition. Cet organisme était officiellement chargé d'« archiver, d'étudier et de valoriser » le patrimoine maghrébo-andalou. A cet égard, et avec tout le respect dû à la personne et à l'œuvre d'Ahmed Serri : prétendre que « cette institution n'a (...) entrepris aucun effort dans ce sens, se contentant de se confiner dans son rôle de simple école de musique » (El Moudjahid, La Tribune) est à la fois vrai et faux. Faux, quand on se souvient de l'énorme travail de collecte, de recherches théoriques et d'enquêtes de terrain menées par le directeur de l'INM, Djelloul Yelles, et son équipe (avec l'aide de dizaines d'informateurs et de collaborateurs, tel le regretté Abdelkrim Dali), travail qui devait déboucher sur la publication par la SNED des trois tomes des Muwachchahât wal ‘Azdjâl. Signalons au passage que cette véritable somme, établie à partir de la recension intégrale des trois répertoires algéro-blidéens, tlemcéniens et constantinois (avec leurs variantes), est depuis longtemps épuisée et n'a jamais été rééditée. Elle est considérée à l'heure actuelle comme un ouvrage de référence, et, comme tel, fréquemment citée par les spécialistes à l'échelle mondiale. Vrai, si l'on évoque la manière dont l'INM, après une période faste - grâce à l'aide et à l'engagement personnel de Mohammed Seddik Benyahia au ministère de la Culture et de l'Information-, va rapidement subir les conséquences des règlements de compte politiques et idéologiques au sein du pouvoir de l'époque, et si l'on rappelle, avec Ahmed Serri, la façon dont « très vite, les choses tournent court » et enfin comment « l'organisme fut détourné de sa principale mission pour se transformer en un pur et simple conservatoire ». Sur ce point, le constat est simple : le travail largement entamé n'a pas pu être poursuivi. Mais posons-nous aujourd'hui la question : « A qui a profité ce crime ? » Certainement pas aux praticiens et amoureux de notre patrimoine musical ! En tout état de cause, il faudra sans doute un jour situer avec exactitude les responsabilités (à tous les niveaux) dans l'effondrement progressif d'une institution, dont les prérogatives et les moyens auraient dû permettre, à terme, une véritable prise en charge (esthétique, scientifique, pédagogique, etc.) des répertoires et des pratiques. En attendant, si les appels à l'interventionnisme de l'Etat peuvent faire quelque peu sourire, compte tenu de la conjoncture et des difficultés propres à l'entreprise musicologique, une chose est sûre : malgré les difficultés de tout ordre, la musique maghrébo-andalouse poursuit vaillamment sa longue route. Grâce à leur passion et à leur rapport créatif à notre mémoire poético-musicale collective, des milliers de jeunes praticien(ne)s et chercheur(euse)s, en Algérie et au-delà des frontières nationales, continuent d'assumer cet héritage - en fonction de leur propre sensibilité et des exigences d'un monde décidément travaillé par la globalisation des cultures- se fixant comme ambition ultime de lui redonner un jour sa véritable dimension culturelle universelle.

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