Alors que l'affaire est toujours pendante au niveau du conseil d'Etat et malgré un jugement en référé émanant du tribunal administratif d'Oran stipulant un arrêt immédiat des travaux, l'APC de Bir El Djir continue de construire sur une exploitation agricole. Une chose est sûre: le terrain, conformément aux projections du PDAU, est urbanisable mais Yacine Badache, bénéficiaire de l'EAI (Exploitation agricole individuelle), revendique son droit de préemption. «Nous ne disons pas que c'est nous qui avons le droit absolu de construire sur ce terrain mais tant que la justice n'a pas tranché, personne d'autre n'a le droit de le faire», explique le concerné qui a réagi dès l'entame des travaux. «Nous avons saisi le maire pour lui expliquer que le litige concernant ce terrain n'est pas encore résolu mais, à notre regret, il n'a pas voulu entendre raison en poursuivant la construction malgré une décision de justice (référé)», ajoute-t-il. M. Badache, qui a sollicité la presse comme dernier recours et face à l'urgence, a été étonné par l'intervention sur le terrain du maire de Bir El Djir alors que l'affaire, antérieure, qui l'oppose à la wilaya, n'a pas encore trouvé son dénouement. En effet, selon lui, l'EAI en question est issue, depuis 2001, d'une exploitation collective (Achaba Hanifi) après qu'un des colocataires se soit désisté de sa part au profit d'une coopérative immobilière. La décision de création de l'EAI porte le numéro 833. En 2003, la wilaya, par une autre décision portant le numéro 1830, donne le droit de jouissance sur la même parcelle à une société de promotion immobilière (Sarl Ecobat)pour la construction de logements, d'où le recours à la justice pour contester cette décision arguant que seule cette dernière est habilitée à lui ôter le droit de jouissance sur cette concession et non une décision de wilaya. Les terrains voisins ont été, depuis, construits mais le projet sur l'EAI Badache a été bloqué. Contacté par nos soins, le maire de Bir El Djir, M.Bachir Moeket, pense qu'il est dans son droit. «J'ai pris la décision de construire une stèle et une place des martyrs car l'ancienne est trop petite et ne reflète pas les sacrifices consentis par nos aînés», avance-t-il pour justifier son action. Pour lui, anticipant la décision finale du Conseil d'Etat, «M. Badache, qui a refusé les indemnisations proposées (les indemnisations portent seulement sur les investissements consentis sur la terre à l'exemple du forage d'un puits, de plantations, etc.), est en train de perdre son temps et son argent car le terrain appartient à l'Etat». Il considère son projet comme étant «d'utilité publique», ce qui le met à l'abri de tout soupçon mais il reste le respect des décisions de justice.