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On mesure aussi le degré de développement d'un pays à la qualité de son action culturelle Omar Benamara. Professeur de chant, membre de l'Opéra national de Paris
Omar Benamara, âgé de 60 ans, natif de Laâkiba (Belcourt), est depuis 1994 membre titulaire de l'Opéra national de Paris. Rencontré à Casablanca à l'occasion des Andaloussiyate 2010, ce professeur de chant issu du Conservatoire musical d'Alger évoque le projet sur lequel il travaille avec les Marocains. - Quel est l'objet de votre présence ici à Casablanca ? J'ai tout simplement répondu à l'invitation du président de l'Association des amateurs de musique andalouse (AAMA) du Maroc, Mouâad Jamîi. J'ai animé des débats et travaillé sur un projet de musique universelle classique avec nos amis marocains. L'AAMA prépare déjà les Andaloussiyate 2011 et nous nous attelons à parfaire le projet, en apportant un plus dans cette manifestation internationale de musique andalouse de Casablanca. Néanmoins, la présence d'Ali Ouameur au sein de l'AAMA me réjouit, d'autant plus qu'il est très actif et efficace dans ses actions avec les autres membres. Cette association culturelle marocaine a à sa tête une personnalité influente, cultivée, Mouâad Jamîi, un véritable meneur d'hommes. L'objectif sera atteint sans aucun doute. - Comment êtes-vous arrivé à l'Opéra national de Paris ? Mon apprentissage s'est fait au Conservatoire de musique d'Alger. Après avoir effectué mon service militaire, je me suis aventuré en France pour continuer à étudier. J'ai fréquenté plusieurs opéras en France en free-lance avant de me sédentariser à l'opéra Bastille-Garnier. Et puis, je crois à la formule selon laquelle nul n'est prophète dans son pays. - Avez-vous tenté de venir travailler en Algérie ? Oui, à travers mes amis et des proches, j'ai essayé d'entreprendre des démarches, en vain. L'Algérie est un grand pays qui s'ouvre et je souhaite que le volet artistique et musical qui éduque la jeunesse et les générations montantes ne soit pas négligé par les décideurs. Si nos amis marocains s'intéressent à promouvoir leur patrimoine musical, alors j'espère que les Algériens en feront autant. - Une morale dans cette histoire ? On mesure le degré de développement d'un pays non seulement à travers son produit intérieur brut, mais surtout à la vitalité et l'intelligence de sa jeunesse d'une part et à la qualité de ses multiples actions culturelles d'autre part.