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Ces jeunes qui dérangent…
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Publié dans El Watan le 13 - 01 - 2011

Voilà, quand on veut on peut… Il fallait juste un peu d'audace et de discernement pour sauver la face de l'Unique en matière de communication face à la fulgurante contestation des jeunes qui a gagné plusieurs wilayas du pays. C'est l'émission «Questions d'Actu» animée par Ahmed Lahri qui donc est venue, même tardivement, c'est-à-dire une semaine après l'embrasement des rues, rétablir un tant soit peu l'équilibre d'un traitement médiatique à sens unique mettant plus en évidence la vérité du Pouvoir que celle de la jeunesse, qui a tenu à exprimer violemment son désespoir et son ras-le-bol par des émeutes incontrôlées.
Alors que le discours officiel se relayait pour dénoncer la propension au vandalisme, les jeunes des quartiers populaires, invités à livrer leurs sentiments en direct, ont dit crûment que toute cette flambée de violence aurait pu être évitée si, d'abord, le gouvernement et les dirigeants politiques prenaient la peine de les écouter. Il y avait dans les propos de ces jeunes des accents de sincérité qui ont dû agacer les représentants de l'Etat, qui n'aiment pas trop qu'on les contredise. Au demeurant, pour se prémunir contre toute critique, rien de plus confortant que d'être sur la même ligne de solidarité gouvernementale. Autrement dit, trouver le bon tempo pour dénoncer de vulgaires actes de pillage. Les condamner ensuite avec la plus grande vigueur pour montrer à la population que le mouvement de cette masse juvénile en furie n'est qu'agitation qui porte atteinte à l'économie nationale et qui donne du grain à moudre aux ennemis de l'Algérie pour noircir le tableau d'un pays déjà trop fermé sur lui-même.
Pendant que la jeunesse criait sa détresse, les caméras de la télévision nationale se faisaient un devoir de chercher auprès des citoyens les échos allant dans le sens du poil. Il fallait jouer sur la fibre sentimentale et patriotique pour isoler les mauvais esprits. Pourquoi les jeunes cassent-ils ? Pourquoi des écoles, des banques, des structures médicales, etc. ? Cela ne sert à rien, soutient la vox populi ponctuant son argumentation par cette phrase qui relève du surréalisme : les jeunes doivent emprunter des voies plus pacifiques pour exprimer leurs revendications. Des voies plus pacifiques ? Est-ce possible dans une Algérie où tout est fermé, où la société civile et l'opposition politique sont complètement neutralisées, où les associations n'ont aucune prérogative, où la liberté d'expression est chimérique… Dire donc que les jeunes avaient d'autres moyens pour faire entendre leurs voix relève de la pure démagogie avec laquelle continuent de sévir les tenants du système. Une semaine d'émeutes très violentes n'a apparemment en rien changé l'attitude des dirigeants, qui ont tout fait pour éviter de donner une quelconque connotation politique à la déferlante juvénile qui a investi la rue.
Aux moments forts de ces manifestations fortement commentées par les médias étrangers, les Algériens attendaient que les plus hauts responsables du pays sortent de leur réserve pour donner leur point de vue sur ces dramatiques évènements qui ont fait quatre morts selon le bilan des autorités et des dizaines de blessés, sans compter les énormes dégâts matériels non encore chiffrés. Ils n'ont vu ni le président de la République ni le Premier ministre venir à la télévision pour s'adresser au peuple comme l'actualité brûlante et agitée le commandait.
Ils ont eu droit, en revanche, aux litanies de circonstance des partis politiques de la majorité ou proches du Pouvoir qui, unanimement, se sont montrés désolés que de tels agissements se produisent alors que l'Etat fait beaucoup pour la jeunesse. Ils ont eu surtout droit à l'intervention musclée du ministre de l'Intérieur pour qui la jeunesse algérienne, du moins les jeunes émeutiers qui se révoltent quand aucune perspective ne s'ouvre à eux, sont mus par des instincts revanchards et sont par conséquent extrêmement nihilistes et pessimistes. On a ici un peu une idée du mode de pensée de nos responsables vis-à-vis du segment le plus sensible de la population, un mode de pensée qui donne assurément froid dans le dos.
De toute manière, les jeunes ont parlé librement sur le plateau de l'Unique de leurs angoisses, de leurs problèmes dont ceux de la formation, du chômage, du logement, des loisirs ne sont pas des moindres. Et ce sont leurs cris de détresse qui ont le plus sensibilisé et touché les Algériens qui savaient que ce potentiel, présenté à tort et à travers comme force vive de la nation, était déjà complètement abandonné par le pouvoir politique et qu'il l'est encore davantage aujourd'hui. Ce qui est révoltant dans cette histoire, c'est que les dirigeants algériens ne tirent pas les leçons des expériences passées. Face aux même phénomènes de contestation qui deviennent cycliques pour plus de démocratie, une meilleure gouvernance et plus d'équité dans la répartition des richesses, les gouvernants opposent le surenchérissement démagogique et les… représailles. Pas d'ouverture de débat politique pour construire ensemble la société que nous voulons, pas d'alternative à un pouvoir qui veut avoir raison sur tout. Comment donc éviter d'aller droit dans le mur ?


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