Les artistes, comédiens et autres professionnels du secteur de la culture de la wilaya de Sétif, ont accueilli avec une grande satisfaction la nomination de Driss Boudhiba comme nouveau directeur de la culture des Hauts-Plateaux sétifiens. Ayant laissé ses empreintes à Constantine et Annaba, où les connaisseurs avaient salué ses réalisations, Driss Boudhiba, l'ex-enseignant universitaire, qui prend le relais de Mohamed Sétili, muté à Mila, a du pain sur la planche, d'autant plus que ce secteur à Sétif n'a pas suivi la dynamique caractérisant la région ces dernières années. Pis encore, celui-ci s'est empêtré dans un grand marasme. A cet effet, les artistes qui montent au créneau exigent un audit. «Nous saluons la nomination de Boudhiba qui a fait ses preuves à Constantine et Annaba, où il avait donné une autre dimension à l'acte culturel. Mais ce dernier est réduit à néant à Sétif où les compétences locales sont non seulement marginalisées mais tenues à carreau», diront en préambule des artistes qui ont remis sur le tapis le mode de «sélection» des participants aux différentes manifestations locales, nationales et internationales. « Pour la relance du secteur qui n'a pas fait l'effort nécessaire pour la réalisation de la nouvelle maison de la culture, du théâtre de verdure, de l'école des beaux-arts et du théâtre de wilaya, d'une capacité de 800 places, des projets qui sommeillent dans les tiroirs, l'audit de la gestion de l'ex-directeur s'impose», précisent nos interlocuteurs, qui demandent des explications à propos des retards pris dans la restauration du théâtre régional d'El Eulma. «Le moment est venu d'impliquer les véritables acteurs de la scène culturelle dans les commissariats de festival, comme c'est le cas dans d'autres wilayas. Il faut en outre mettre de l'ordre dans le festival de la chanson sétifienne caractérisé par de nombreux dépassements», tonnent les artistes, qui dénoncent les pratiques de certains intervenants, faisant de la carte de l'artiste un commerce. Ne voulant sans doute pas rester en rade, les fonctionnaires de la direction de la culture, qui pointent du doigt les pénibles conditions de travail et la marginalisation des compétences, interpellent le nouveau premier responsable du secteur pour l'amélioration des choses. Le manque d'espace de création, qui se rétrécit comme une peau de chagrin, est réactualisé par les artistes qui en parlent: «La fermeture de la maison de la culture a donné un autre coup de massue à la création. Actuellement, il est quasi impossible de créer une troupe théâtrale, un atelier de peinture ou de musique à Sétif, laquelle est pourtant un vivier d'artistes et de comédiens de renom.» par ailleurs, nos interlocuteurs misent beaucoup sur la venue de Boudhiba, qui hérite d'une situation aussi délicate que conflictuelle.