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Les ambiguïtés de la diplomatie algérienne
Révoltes dans le monde arabe
Publié dans El Watan le 27 - 02 - 2011

Pour expliquer la position algérienne sur «les révolutions arabes», les officiels algériens ont choisi d'abord les médias français. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, a parlé à la radio Europe 1, à France 24 et à Public Senat.
Aucun mot pour la presse algérienne ou pour les chaînes satellitaires arabes de grande audience. Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur, s'est risqué, lui aussi, sur le terrain diplomatique sur les médias français également. Alors, à qui s'adresse Alger ? A la France ? A l'Europe ? Au monde arabe? Aux Etats-Unis ? Au-delà du choix des supports, la diplomatie algérienne ressemble à un navire sans repères dans une nuit de brouillard en haute mer. Confus, indécis, M. Medelci, sur France 24, a montré le visage pâle d'une diplomatie d'un pays qui aspire à jouer un rôle de leadership régional. «L'Algérie est préoccupée par les événements qui se déroulent en Libye», a-t-il dit avant d'ajouter : «Il faut d'abord vérifier les informations sur la Libye. Notre position sera faite sur base de données précises. Nous souhaitons que la crise sera dépassée.»
Comme si ces chaînes de télévision, qui diffusent depuis des jours des images et des témoignages sur la boucherie du colonel Mouammar El Gueddafi, faisaient dans la fiction ! La diplomatie algérienne, selon Mourad Medelci, a des principes. «Le plus fort est celui de la non-ingérence dans les affaires des autres pays, même si les autres sont frères et voisins», a-t-il dit. Traduction: l'Algérie ne se mêle pas, même si un massacre à grande échelle se déroule à ses portes, au nom d'une doctrine rigide qui, aujourd'hui, souligne la faiblesse de l'engagement extérieur du pays. Pays qui ne peut pas prétendre jouer un rôle de premier plan dans la zone sahélo-saharienne, défendre le droit international dans tous ses segments et se taire sur le bombardement de civils en Libye. Un crime contre l'humanité.
Un silence complice
Le silence est aujourd'hui complice. La position algérienne, tardive donc sans effet par rapport aux révolutions des peuples tunisien et libyen, est expliquée par le même Mourad Medelci, par l'accélération des événements. «Cette rapidité nous a encouragés à être prudents», a-t-il relevé pour justifier la lourdeur bureaucratique de l'action diplomatique algérienne. A ce jour, l'Algérie n'a pas exprimé un soutien net et franc aux exploits des Tunisiens et des Egyptiens qui ont chassé les dictateurs Zine El Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak. Les Algériens n'ont pas oublié l'image de Bouteflika et de Moubarak, la main dans la main, au sommet économique arabe de Charm El Cheikh, au moment où la révolte tunisienne aboutissait et où celle de l'Egypte s'apprêtait à démarrer. «Nous avons besoin de calme et de dialogue. Ce dialogue a commencé en Egypte et en Tunisie. J'espère que ce dialogue aura lieu dans tous les pays qui connaissent des mouvements de protestation», a déclaré le chef de la diplomatie algérienne comme pour rattraper le train en marche.
Alors, une simple question : a-t-on engagé un dialogue ouvert et large avec l'ensemble de l'opposition algérienne ? Depuis son arrivée au pouvoir, le président Bouteflika n'a jamais organisé un débat public avec ses opposants. Le faire aujourd'hui n'aurait aucun crédit, car le locataire d'El Mouradia semble ne retenir que les aspects sociaux de la contestation grandissante dans le pays pour «dévaloriser» les revendications démocratiques.
Y aura-t-il «révolution» en Algérie ? «Chacun de nos pays a sa propre rencontre avec l'histoire. Si nous ramenons l'histoire à sa dimension contemporaine, je rappelle que l'Algérie a connu, en 1988, un mouvement qui ressemble beaucoup à ceux observés en Tunisie et en Egypte. Cela indique bien la spécificité du cas algérien», a déclaré Mourad Medelci, invité vendredi de Public Sénat. Selon lui, la situation en Algérie vient après une guerre civile : «Cette guerre civile a laissé des traces extrêmement importantes dans la mémoire des Algériens et dans leur physique. Lorsque nous avons retrouvé la sécurité et la réconciliation, nous avons découvert tous les problèmes à la fois.» A ses yeux, les signaux à l'intérieur du pays et ceux du voisinage doivent amener les responsables algériens à être plus vigilants et plus performants. Il a limité l'Etat de droit aux «réformes» de la justice. Pour vanter «la démocratie» algérienne, Mourad Medelci a puisé son argumentaire dans l'arithmétique: 27 partis, 60 journaux, des centaines de dossiers de corruption au niveau de la justice. «La presse est extrêmement libre, pour ne pas dire plus», a-t-il noté. A propos de la polémique sur la tenue du prochain sommet arabe prévu fin mars à Baghdad, le chef de la diplomatie a été incapable d'exprimer une position claire. Alors que la Libye, qui préside la Ligue arabe actuellement, a demandé son report, Alger se dit en… «consultations». La plupart des pays arabes ont ignoré la demande de Tripoli et exigé la tenue, à la date prévue, du sommet qui souligne «le retour» diplomatique de l'Irak sur la scène arabe.


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