Acquéreur pour sa famille d'un logement LSP, Abdekka voudrait bien voir ses petits neveux s'inscrire dans leur nouvelle école en septembre prochain mais, à son regret, le projet, situé à l'est de Gdyel, avec vue imprenable sur la nature, loin du chaos urbain d'Oran, lui semble trainer en longueur. Dépassée la rentrée scolaire prochaine, ce sera une autre année de perdue (pour ne pas perturber la scolarité des enfants) mais surtout 12 mois de loyers supplémentaires à payer. «Inscrits en 2007 avec l'entreprise Habitat, chargée des travaux, nous nous sommes acquittés de toutes les charges y compris les VRD en 2009 mais, comme on peut le constater sur place, nous sommes en 2011 ce n'est pas encore fini», déplore-t-il.Les travaux devaient durer 24 mois pour la réalisation de 50 logements mais une extension décidée à la dernière minute a porté le nombre d'appartements à 80 et la durée des travaux à une date ultérieure. Le permis de construire de relatif au projet est prévu jusqu'à fin mars de cette année. Les acquéreurs qui se sont tous acquittés de leurs dus n'ont pas cessé de harceler l'entrepreneur mais aussi l'ensemble des intervenants dont notamment l'aménageur car, tant que le site n'est pas viabilisé, les logements ne seront pas réceptionnés, tel que prévu par les nouvelles directives. Ce dernier a bel et bien entamé les travaux mais d'autres problèmes ont surgi entre temps. «Le gros l'aménagement est réalisé et j'ai travaillé à mes frais mais tant que les promoteurs ne s'acquittent pas de leur quote-part, je ne vais pas effectuer les branchements», tranche M. Cherrak, cogérant de la Sarl HIM El Omran, qui rappelle que la wilaya a également intervenu pour interrompre ce même contrat afin de le donner à un aménageur public avant de revenir sur sa décision et le remettre à nouveau à son entreprise, avec tous les désagréments que cela peut causer. Le site en question concerne 11 projets et, jusqu'à il y a une vingtaine de jours de cela, les sommes versées par les promoteurs, du moins ceux qui ont bien voulu s'acquitter de leur dus, restent dérisoires. A titre d'exemple, sur un peu plus de 15 millions de DA, l'entreprise Habitat a payé seulement 2 millions de DA. Pourtant, reconnait ce promoteur, l'ensemble des 80 acquéreurs ont bien versé chacun 220 000 DA. L'écart est justifié par son directeur technique qui a introduit des travaux supplémentaires. «Nous allons payer bientôt», a-t-il promis lors de notre visite au siège de l'entreprise situé à Chteibo. «J'ai hate d'en finir avec ce projet qui ne m'apporte aucun bénéfice», clame l'entrepreneur qui a vendu sur plan des logements à 1,5 millions de DA mais qui l'a regretté par la suite et la raison invoquée concerne l'augmentation des prix des matériaux de construction et la spéculation sur le ciment. «Un promoteur qui signe des contrats avec des acquéreurs doit prévoir et stocker ses matériaux pour éviter les mauvaises surprises», rétorque les bénéficiaires qui savent que leur appartements ne seront pas prêt en mars mais gardent une lueur d'espoir pour septembre.