Tout juste après la débâcle en terre hellénique pour le compte des Jeux olympiques, voilà que notre sport s'enlise de nouveau dans la vase après le cuisant échec de notre EN de football face à son homologue gabonaise non inscrite comme un véritable foudre de guerre sur les tablettes du football africain. Ressasser les péripéties d'un match où le négatif a primé sur toute la longueur des 90 minutes de jeu pour nos internationaux n'est point notre sujet. C'est plutôt le motif de notre analyse pour situer un secteur sur lequel le soleil ne brille pas actuellement. Partir d'une analyse approfondie et expliquer cette déconfiture à la gabonaise c'est remonter vers un système sportif où tout doit être revu et révisé, de l'administration sportive de l'Etat aux organisations sportives non étatiques en passant par les APC, les médias, le sponsoring, le volontariat des dirigeants, le COA, les clubs, l'école, l'université et le mouvement associatif. Il est vrai que lorsqu'on vous plante trois banderilles dans votre enceinte et que vous buvez le calice jusqu'à la lie vous vous rendez compte que notre sport a dévié totalement des principes du sport moderne. Sinon comment parler de science quand durant le cours d'une compétition on soulève le problème de la condition physique. A ce propos, le professeur Rachid Hanifi, chef de service de médecine du sport au CNMS, dira : « Les entraîneurs connaissent bien le domaine et ils savent que lorsqu'on arrive au stade de la compétition c'est que déjà on maîtrise tous les paramètres de la condition physique. A ce niveau, pas d'excuses, surtout que l'on sait que l'on opère avec des joueurs venus de différents horizons et que chacun a subi un programme de préparation qui ne peut être le même pour tous. La logique voudrait que les tests se fassent au préalable pour détecter par exemple des joueurs en état de fatigue qui nécessitent une récupération. Mais faut-il rappeler que pour pouvoir remédier à ce problème nous procédions auparavant à des regroupements périodiques. » Au-delà de cette parenthèse scientifique qui situe le mal de notre sport, nous pouvons énumérer d'autres facteurs plus importants qui déterminent l'efficacité des systèmes modernes du sport. Il s'agit en premier lieu de mettre sur pied une structuration rationnelle du système de préparation qui s'échelonne sur plusieurs années et non de monter une équipe sur simple convocation d'un joueur qui « botte » un cuir dans une équipe de seconde zone évoluant à l'étranger. Le mal est déjà profond et seul un frein au travail non conforme aux principes scientifiques et méthodologiques dans notre sport ainsi qu'à la rigueur d'une gestion digne du nom peut faire relever la tête à notre sport.