Clôturé hier, le 9e acte du colloque international sur les massacres du 8 mai 1945 en Algérie, organisé par l'université du 8 Mai 1945 de Guelma, a, comme chaque année, révélé à la face de la France officielle qu'elle doit, par rapport à son passé colonial, présenter une repentance pour les crimes odieux qu'elle a perpétrés sur d'innocents civils à Sétif, Guelma et Kherrata, alors qu'ils manifestaient pacifiquement pour leur droit à la liberté. C'est sous le thème « Les répercutions culturelles et politiques des massacres du 8 mai 1945 », que ce colloque a vu, sur deux journées- les 8 et 9 mai, une présence record de personnes venues assister à une dizaine de communications. Historiens et universitaires nationaux et étrangers ont été unanimes : «Les massacres du 8 mai 1945 ont réveillé les consciences et les convictions politique du peuple algérien. Ce génocide a été l'étincelle de novembre 1954, date du déclanchement de la guerre de Libération nationale en Algérie.» Comme dans tout crime contre l'humanité, il y a des commanditaires. A Guelma, il fut orchestré par le tristement célèbre André Achiary, alors sous-préfet de cette ville. Mais ce dernier, comme bien d'autres d'ailleurs, n'ont jamais été condamnés par la France officielle, bien au contraire, protégé par les gaullistes, ils ont coulé des années paisibles en territoire ibérique comme ce fut le cas pour le criminel Achiary, jusqu'à sa mort en 1983. Dans ce contexte et en marge de cette journée, Ayman Salama, professeur de droit international public et membre du conseil égyptien des affaires étrangères, nous affirme : «La France a ratifié en 1968 une convention des Nations unies portant sur l'imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Cette convention ratifiée également par 50 autres pays, stipule qu'il n'a été prévu aucune limitation dans le temps visant la poursuite et la répression des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.» Et d'ajouter : «Cette même France est la première à enfreindre cette convention.» Les moyens diplomatiques demeurent, selon Ayman Salama, la façon la plus rapide de faire aboutir une reconnaissance officielle.