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«Les mesures de prévention peuvent être engagées avant la naissance »
Pr Djamil Lebane. Chef de service de néonatologie au CHU Mustapha Bacha
Publié dans El Watan le 02 - 06 - 2011

Dans cet entretien, le Pr Lebane, chef de service de néonatologie à l'hôpital Mustapha Bacha, tire la sonnette d'alarme sur l'évolution alarmante des handicaps
périnatals. Il recommande une
vision plus préventive qui sera
basée, en premier lieu, sur une
formation spécifique du
personnel chargé de la prise
en charge de ces enfants.
- Asphyxie périnatale, détresse respiratoire, l'ictère en l'occurrence, les infections néonatales sont les causes principales des handicaps irréversibles chez les nouveau-nés. Qu'en est-il exactement selon vous ?
Parmi les handicaps de l'enfant, on rapporte que la grande majorité d'entre eux résulte d'évènements pathologiques survenant entre la conception et la première année de vie. On admet qu'environ 60% des handicaps de l'enfant auraient une cause périnatale. La part du handicap lié aux séquelles d'accidents domestiques ou de la voie publique est de l'ordre de 10 %. Ce constat explique tout l'intérêt de porter notre attention à ces handicaps de l'enfant d'origine pré et périnatale. Dans ce cadre, on rapporte schématiquement les causes du handicap sur trois périodes. Premièrement, avant la naissance (période prénatale), anomalie de la morphogenèse chromosomique, géniques ou inconnues, agressions toxiques, Anoxo-ischémique et infectieuse : CMV, Toxoplasmose, rubéole… Deuxièmement, pendant la naissance (période périnatale) et asphyxie périnatale (manque d'oxygène) liée à une anomalie du travail ou de l'accouchement. Troisièmement, après la naissance (période post natale) et la grande prématurité. Il existe diverses autres situations à risque indépendantes de la prématurité pour lesquelles les risques de séquelles neuro-développementales sont réels mais vraisemblablement plus faibles que dans les deux populations précédentes : (l'hypotrophie, la macrosomie (gros bébé), une pathologie grave à la naissance (infection sévère, ictère à bilirubine libre grave…), l'hospitalisation prolongée du bébé en réanimation (toxicité de l'oxygénothérapie mal contrôlée). Par ailleurs, il existe des liens de causalité entre certaines situations et l'apparition de handicaps périnataux. On sait que l'élévation de l'âge de la mère se traduit par une augmentation du nombre de naissances d'enfants malformés. De même, l'accroissement du nombre de naissances d'enfants prématurés entraîne l'augmentation de la population des enfants à haut risque de séquelles.
L'alcool et le tabac surtout, mais aussi la consommation de cocaïne, l'exposition au plomb, la présence de dioxines, le stress maternel constituent autant de facteurs aggravants des lésions cérébrales acquises en période périnatale.
- Selon des pédiatres, le nombre de cas de ces nouveau-nés à risque de handicap est en augmentation. Quelles sont d'après vous les raisons ?
En Algérie, aucune statistique n'est disponible pour nous éclairer à ce sujet. Cependant, considérant le niveau très faible du développement de la périnatalogie dans notre pays, on peut considérer des chiffres plus élevés de handicap par rapport aux pays développés. La légère augmentation du nombre de grands prématurés ces dernières années s'explique par divers facteurs : plus de grossesses multiples et de traitements de l'infertilité, des maternités plus tardives, sans oublier les progrès de la médecine qui ont entraîné une progression de la survie.
- La prévention de ces handicaps reste l'unique moyen. Quelle démarche préconisez-vous ?
Depuis 1976, (date où il y a eu d'une part l'adoption de la charte nationale et de la Constitution et d'autre part la promulgation du code de la santé) l'Algérie a développé une politique d'intégration en faveur des enfants handicapés. Ce sont donc des interventions initiées par l'Etat en vue de repérer les sujets handicapés et de leur assurer un traitement, une éducation, une formation et un emploi leur permettant d'exercer pleinement leur citoyenneté. Le «repérage» des sujets handicapés est une bonne initiative de la part des pouvoirs publics. Cependant, si les professionnels de la santé avaient suffisamment attiré l'attention des décideurs sur l'importance du «repérage» des enfants à risque de handicap d'origine périnatale, une véritable politique de prévention aurait déjà été mise en place et aurait permis de réduire un nombre important de handicapés dans notre pays. Une politique de prévention qui passe, bien entendu et avant tout, par une redéfinition de la formation du personnel soignant (pédiatres, obstétriciens, médecins généralistes, sages-femmes, puéricultrices).
Il reste encore beaucoup de causes qui trouvent encore refuge dans «la fatalité» et sont donc inaccessibles à des mesures préventives. Par contre, il existe des causes comme l'ictère grave (jaunisse) à bilirubine libre qui bénéficie aujourd'hui d'une prévention qui permettra son éradication. Les mesures de prévention peuvent être engagées avant la naissance, pour la mère et pour l'enfant à naître par les pédiatres formés en néonatalogie et exerçant dans les maternités. La mobilisation en amont est donc indispensable et on déplore le fait que tous les moyens soient déployés après « l'accident ».
La prise en charge des risques d'accouchement prématuré devrait constituer une première réponse et consiste à appliquer une politique de régionalisation des soins avec des moyens adaptés, permettant le transfert de la mère en menace d'accouchement prématuré sévère vers une maternité hospitalo-universitaire qui dispose d'un service de néonatalogie et dont la principale mission est la prise en charge des grossesses à haut risque. De même que le développement des techniques de dépistage devrait contribuer à inverser le mouvement de hausse continue de la survenance de handicaps périnatals. Les premières portent sur le dépistage anténatal des malformations congénitales. Les secondes concernent les progrès réalisés dans le pronostic neurologique des populations à haut risque de handicaps tout particulièrement celui des enfants grands prématurés.
Il est donc nécessaire de favoriser un réseau cohérent de maternités disposant d'un service de néonatalogie. Dans cette optique, le gouvernement algérien a promulgué le décret périnatalité et néonatalogie no 10.11.05 qui s'inscrit avec le programme national de périnatalité dans un plan d'ensemble qui vise à améliorer la sécurité de la mère et de l'enfant lors de la grossesse, de l'accouchement et à assurer des soins de qualité aux nouveau-nés.
Enfin, la prise de conscience par les pédiatres du rôle de l'environnement de l'enfant dans son développement mental et cognitif («l'acquis») a permis de développer des actions de prévention dans plusieurs domaines : préservation de la relation mère-enfant et des processus d'attachement, programmes de réduction des stress en milieu hospitalier, programmes de «soins de développement individualisés à chaque enfant». Ainsi, des programmes ont été mis en œuvre dans de nombreux pays pour les enfants prématurés et les enfants de faible poids de naissance (soins par la méthode kangourou).
Si la baisse de la mortalité périnatale est bien au cœur du programme national de périnatalité, la question du handicap est, elle aussi, bien présente. Il est utile de rappeler l'intervention du chef de l'Etat lors du sommet de Kampala en juillet dernier, où il a annoncé, je cite : «La santé maternelle et infantile est notre priorité nationale.» L'espoir de voir une amélioration des conditions de prise en charge du handicapé est alors permis.


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